Le RC Lens n’attaque pas la fin de saison de la meilleure des manières. Heureusement, la plupart des concurrents ne sont pas au mieux et l’Europe peut encore être une réalité la saison prochaine. Mais les Sang et Or, battus 2-1 chez le 17e, à Metz, ne pourront pas éternellement s’en remettre aux mauvais résultats des autres pour préserver leur statut européen.
Si Lyon ne s’était pas imposé dans les derniers instants contre Brest, revenant comme une balle à 2 longueurs du RC Lens, on aurait pu penser que toutes les prières des supporters Sang et Or avaient été exaucées dans l’espoir d’une qualification en C3 après la défaite subie à Metz. Avec celles de Reims à Strasbourg et de Rennes à domicile contre Toulouse, les Lensois peuvent souffler un peu, en attendant de savoir ce qu’il se passera le 24 avril entre Marseille et Nice. D’autant que la victoire de Lyon, si elle peut compliquer la lutte pour la Ligue Europa, peut aussi faciliter celle pour la Ligue Europa Conférence puisque si les Gones venaient à finir devant Lens et dans les 6 premiers, la 7e place serait forcément qualificative pour cette compétition en raison de l’affiche de la finale de la Coupe de France : PSG-Lyon.
Les dégâts sont limités, mais jusqu’à quant ?
Car il ne faut pas se leurrer, le RC Lens s’en sort bien, très bien même, en étant toujours 6e et potentiellement à un seul point du 5e (si Nice perd à Marseille… ce qui voudrait dire que l’OM se rapprocherait, reste à savoir ce qu’on l’on préfère…) et avec 2 d’avance sur le 7e en n’ayant pris qu’un point sur 6 après avoir reçu Le Havre et s’être rendu à Metz. Avant la 29e journée et le déplacement à Saint-Symphorien, les Lensois affichaient d’assez loin le calendrier le plus favorable parmi les candidats à la 5e ou 6e place, avec un classement moyen situé entre la 13 et la 14e place pour ses 6 derniers adversaires. Malheureusement, il est en train de gâcher ses meilleures cartes en pataugeant face à des équipes à la lutte pour le maintien. Certes, on savait que rien n’allait être facile face à ces formations qui jettent leurs dernières forces dans la bataille avec l’instinct de survie propre aux clubs en danger, mais quand on veut prétendre à l’Europe, il faut faire mieux.
Retrouver le panache propre au RC Lens
Difficile aujourd’hui de se contenter de regarder les autres galérer aussi. Non seulement ça manquerait un peu de panache, et ça ne colle pas franchement au RC Lens de Franck Haise. Mais surtout, il serait bien hasardeux de partir du principe que ce marasme qui touche tous les prétendants à l’Europe, hormis un Lyon qui revient les crocs bien aiguisés, va durer. Il faut rebondir sans délai face à Clermont, à Bollaert. Un autre mal classé dont il faudra se méfier, oui, mais aujourd’hui, ce sont surtout des Lensois que l’on se méfie car à Metz et un peu aussi face au Havre, on ne les a pas toujours bien reconnus. Il y a tout de même une chose qui nous permet de rester confiants aujourd’hui même si on n’oublie pas que la saison a été plus chargée que d’habitude : ce sont des compétiteurs, ils ont du talent, ils l’ont prouvé, ça n’a pas à être remis en cause, et depuis 4 ans, Franck Haise a su remettre ses hommes sur le bon chemin dans les périodes difficiles. On sent dans les discours que tout le monde a conscience de la situation et cette génération n’a jamais été composée de beaux parleurs. Reste à réagir à temps, pour retrouver la scène européenne la saison prochaine. Parce que si en reðecouvrant la C1 en 2023, Lens est allé plus vite que la musique, si Lens a attaqué l’exercice avec le 8e budget de Ligue 1, il a aussi pris 8 points en Ligue des Champions et a laissé échapper une qualification en 8e de finale de la Ligue Europa qui lui tendait les bras. Au-delà des considérations financières, c’est bien là qu’on veut le voir, en C3 ou en C4, pour poursuivre sa belle progression.