La première journée d’audience a été riche en informations. Pendant plus d’une heure, la présidente du tribunal a rappelé les faits. « Pour le moment, je les appelle les faits, je n’emploierai pas les mots “accident“ ni ceux de “tentative de meurtre“, à nous de les qualifier. » Le 19 janvier 2020, Jean-Philippe Caux, en instance de séparation avec sa femme Stéphanie Stievenart, aurait tenté de tuer Emilie. L’homme aurait foncé dans un pylône électrique rue Alexandre Dumas à Mazingarbe. Les premiers éléments de l’enquête démontrent que l’éclairage était de bonne qualité. Eléments confirmés à la barre par Véronique B. fonctionnaire de police appelée à témoigner. « Aucune trace de freinage n’a été décelée sur les lieux.» Des photos du véhicule accidenté et un croquis des faits ont été diffusés ce mardi après-midi en salle d'audience.
Jean-Philippe Caux a-t-il tenté de s’en prendre à son fils dans le passé ?
Tout au long de l’audience, un fait marquant a été répété à plusieurs reprises, aussi bien par les témoins, les avocats que la présidente du jury. Il semblerait que Jean-Philippe Caux avait l’intention de s’en prendre à son fils : Florian, qu’il ne voit plus depuis plusieurs années. Quand le demi-frère d’Emilie a appris les faits, il a alors décidé de se confier à sa mère puis aux enquêteurs.
Âgé de 10 ans à l’époque, Florian n'était qu'un jeune garçon. Son père a décidé de l’emmener voir un match de handball. « Mon père m’a demandé de jouer au ballon et je l’ai vu mettre de l’essence à l'arrière de la voiture. », relate Véronique B, fonctionnaire de police. « Ça l’a beaucoup perturbé », précise-t-elle. « Florian ment », selon les propos du prévenu rapportés par les enquêteurs au moment de sa première déposition.
Un mode opératoire identique
Le jeune garçon a maintenu sa version des faits à plusieurs reprises. Il se rappelle même que le véhicule en question était rouge. « A priori, ça serait le même mode opératoire. Je pense que les experts psychologues et psychiatriques l’expliqueront. C’est un élément troublant et très inquiétant », concède maitre Marie-Hélène Casanova-Servas, avocate d’Emilie et de sa mère. Les faits se seraient déroulés 5 ans avant cette soirée du 19 janvier 2020.
Les experts se sont aussi présentés à la barre mardi en fin de journée. Ils ont expliqué avoir découvert des fonds d’essence dans la voiture.
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