C’était un moment attendu du procès ! Jean-Philippe Caux, accusé d’avoir tenté de tuer sa fille le 19 janvier 2020, s’est expliqué sur sa version des faits. Que s’est-il passé ce jour-là ? « Emilie était à l’arrière de la voiture, elle jouait à la Switch et regardait sa tablette. Elle pouvait faire deux choses en même temps. Elle ne voulait pas rentrer à la maison puisque ça criait à chaque fois. Je décide de prendre à droite par le point de Genay. Après c’est le trou noir, je me suis probablement endormi. » La Cour a noté que l’accusé était resté sur cette version des faits. « Il n’y a donc pas eu d’animal, ni de scooter, comme vous l’avez déclaré auparavant », a insisté la présidente du tribunal. « J’ai du m’endormir », a répondu le prévenu.
L’audition de Stéphanie Stievenart
Vers 14h ce mercredi, Stéphanie Stievenart a été auditionnée. Calme et déterminée, la mère d’Emilie est revenue sur le contexte de la vie de couple. Elle estime s’être sentie seule et peu aidée. « La petite ne faisait plus ses nuits et je n’ai pas été soutenue. Jean-Philippe ne semblait pas s’occuper de sa fille. Il restait à jouer devant son ordinateur jusqu’au diner », illustre-t-elle avant de multiplier les exemples. « Quand j’ai entendu ma fille dire de ne pas rentrer à la maison parce que papa allait crier, ça a été un déclic. J’ai décidé de me séparer de lui à l’été 2019. On vivait encore sous le même toit ». La mère d’Emilie a ensuite raconté sa rencontre avec son nouveau conjoint. Elle était séparée de Jean-Philippe Caux à cette époque.
La journée du 19 janvier 2020
Après avoir décrit leur vie commune, Stéphanie Stievenart a commencé à raconter la journée du 19 janvier 2020. « Je n’étais pas inquiète. Oui je ne savais pas où ils allaient, mais c’était son père ». La présidente du jury a repris la parole pour lire quelques passages de la centaine de messages envoyée entre les deux parents d’Emilie ce jour-là.
On comprend alors que le contexte est tendu. Jean-Philippe Caux ne souhaite pas que son ex-femme parte en Corse, il pensait qu’elle partirait définitivement avec sa fille. Elle dément et souligne le fait qu’elle n’aurait jamais rompu le lien entre Emilie et son père. Vers 18h, Stéphanie Stievenart a commencé à s’inquiéter. Ne voyant pas sa fille revenir, elle a décidé de prévenir le commissariat de Liévin. Aux policiers, elle a montré les échanges de message, dont un particulièrement virulent envoyé par Jean-Philippe Caux. « Tu vas payer toute ta vie ».
« Je n’aurai jamais pu lui faire du mal, j’étais 24h/24 à son chevet »
Depuis le début du procès, Jean-Philippe Caux ainsi que son avocat ont émis l’hypothèse que Stéphanie Stievenart ait pu mettre de l’essence sur les vêtements d’Emilie. « Je n’aurai jamais pu lui faire du mal, j’étais à son chevet 24h/24. Son cœur s’est arrêté trois fois de battre à l’hôpital et à chaque fois, je me suis rendue à la chapelle pour voir s’il y avait quelqu’un là-haut pour me donner de la force, pour nous donner de la force ». À cela, l’avocat de la défense lui a demandé : « Êtes-vous allée jusqu’à déposer un bouchon de bidon d’essence sur les lieux ? » Stupéfaction et silence dans la salle. « Oui, bien sûr, j’aurai été capable de ça tiens, pff », ironise-t-elle.
Le soulagement de la mère d’Emilie
Stéphanie Stievenart semblait apaisée après son audition. « Me retrouver face à lui, c’était ma crainte mais je l’ai affronté droit dans les yeux. Les réponses sont sorties naturellement, je suis soulagée d’avoir pu m’exprimer aussi longuement. »
Pour rappel, le procès se déroule jusqu’à vendredi. Jean-Philippe Caux risque la prison à perpétuité.
Je suis d'accord qui doit être en prison a vie