« À ce stade des débats, moi je ne crois pas en votre innocence Monsieur Caux, vous avez tenté d’assassiner votre fille » ce sont les mots de l’avocat général. Pendant plus de trois heures, l’accusé ne répond pas aux questions ou le fait avec des « je ne sais pas » ou « je ne sais plus ». Il est difficile d’obtenir des réponses claires, notamment lorsqu’il est confronté à ses contradictions. Vous savez comment le feu a pris dans la voiture ? Là aussi, Jean-Philippe Caux ne se souvient plus. La famille voulait des réponses, mais elle n'en a pas eu. « C'est décevant et ce qui est inquiétant, ce qui glace le sang, c'est le fait qu'il reste complètement impassible alors même que l'on évoque les souffrances actuelles de sa fille » déclare Maître Marie Hélène Casanova Servas, l’avocate de la mère d’Émilie.
Un peu plus tôt dans la matinée, une ambiance glaçante dans la salle d’audience avec la présentation du rapport d’expertise médicale sur la santé d’Émilie. Jean-Philippe Caux, habillé d’un sweat et d’un t-shirt noir, écoute attentivement sans aucune réaction. Devant la cour, les propos du médecin sont clairs et précis. « 20% de la surface du corps d’Émilie a été brûlé au 3ème degré. Elle a subi de très nombreuses interventions chirurgicales. » Depuis ce 19 janvier 2020, Émilie, 13 ans, lutte pour retrouver une vie normale. Elle a perdu 70% de ses capacités, c’est ce que révèle le rapport médical. À la question de la présidente « 4 ans après les faits, croyez-vous que la santé d’Émilie peut s’améliorer ? » « Je ne crois pas, Madame la présidente, » répond le médecin, la gorge nouée. Suit un silence et des larmes de la maman. Puis, de nouveau, la présidente prend la parole pour interpeller l’accusé : « Vous vous rendez compte des conséquences ? » Jean-Philippe Caux répond en baissant les yeux : « Oui, Madame. Je me sens responsable. »
Le verdict sera rendu ce vendredi 24 mai dans la soirée. Jean-Philippe Caux peut être condamné à perpétuité.