Souvenez-vous ! À l’automne dernier, lors d’une battue de chasse en forêt, une famille de la commune de Boiry-Becquerelle, près d’Arras, vole au secours d’un marcassin apeuré poursuivi par des chiens. Recueilli dans le domicile familial, il a été nourri et choyé comme les autres animaux domestiques, pendant deux mois. Toto est dorloté, pris dans les bras et nourri au biberon.
Toto ne peut pas être détenu
Malheureusement pour cette famille de Boiry-Becquerelle, Toto ne peut être maintenu dans le foyer. Motif : l’interdiction d’élever à domicile un animal jugé sauvage selon un arrêté interministériel datant de 2006. Un autre arrêté paru le 8 octobre 2018 autorise la détention de sangliers domestiques chez soi, à condition d’avoir une autorisation de la préfecture. Document qui est souvent refusé. Sans autorisation de détenir le petit marcassin, la gendarmerie est donc venue saisir "Toto" en fin d’année, pour le placer en refuge en attendant son sort.
Le soutien de la ville de Charleville-Mézières
Toto est placé temporairement dans un refuge en attendant que la justice tranche. Et sa première décision est d’une clarté limpide : l’euthanasie. Un avocat arrageois a déposé un recours. La cour d’appel devait se trancher ce vendredi 28 juin mais l’intervention de la ville de Charleville-Mézières peut tout changer. La commune propose officiellement d’adopter Toto. « Notre ville est le chef-lieu des Ardennes, dont le symbole est le sanglier », nous confie le directeur de cabinet de la ville de Charleville-Mézières qui a appelé la rédaction d’HorizonActu.
« Je viens d’apprendre que Toto, ce marcassin déjà sauvé une fois d’une mort certaine grâce à l’intervention d’une famille compatissante, risquait d’être euthanasié », explique Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières. « Je ne peux me résoudre à assister à cet acte barbare sans intervenir. Raison pour laquelle nous proposons officiellement d’adopter Toto : si la justice nous entend, ce dernier sera bientôt relâché au sein du parc animalier municipal, un vaste espace clos de 34 ha au sein duquel s’ébattent déjà en liberté de nombreux animaux sauvages, dont de nombreux sangliers. »
La cour d’appel a renvoyé l’affaire au 8 juillet prochain.