C’est une décharge qui fait débat depuis son installation, il y a environ 40 ans dans la commune d’Hersin-Coupigny. Cette décharge de produits non dangereux accueille 400 000 tonnes de déchets par an.
A la fin du mois d’août, un arrêté préfectoral d’urgence a même permis à la société ATEMAX d’utiliser cette décharge pour y déposer plus de 150 tonnes de carcasses animales, en pleine période de fièvre catarrhale ovine. « Symboliquement, c’est une décharge qui devient un charnier, un cimetière d’animaux potentiellement contaminés par une maladie infectieuse », fustige Bastien Coquery, membre d’un collectif citoyen opposé à cette décharge. « C’est systématique pour les derniers épisodes, ou pour les produits autour des déchets toxiques, ce n’est pas une concertation. Après que la décision a été prise, on est placé devant le fait accompli », conclut-il.
Des odeurs récurrentes
Démunis, les habitants n’ont pas la possibilité d’empêcher cette décharge privée, qui appartient à l’entreprise Suez. « Excepté des experts de la DREAL, nous n’avons pas accès à cette décharge. Nous ne savons pas ce qu’il y a dedans, impossible de le savoir », reconnaît le maire hersinois, Jean-Marie Caramiaux. C’est pourtant un problème quotidien pour les habitants des communes voisines, comme le rappelle Bastien Coquery. "Depuis des années, il y a des odeurs récurrentes, des effluves qui émanent du site comme des pourritures, voir même des dépôts de poussières sur les véhicules à proximité du site".
La résistance s’organise face aux produits dangereux
Après l’arrivée de ces carcasses animales, et des déchets de la braderie de Lille livrés trois semaines plus tard, les riverains veulent lutter face au dossier que veut déposer la société SARPI Véolia pour créer une unité de déchets dangereux au sein même de la décharge. « Nous avons le soutien des politiques locaux, de tous bords confondus », explique le maire d’Hersin-Couigny, Jean-Marie Caramiaux.
Une manifestation pour lutter contre ce nouveau projet est d'ailleurs prévue le dimanche 27 octobre prochain, à l’initiative de la mairie et des communes voisines de Fresnicourt-les-Dolmen ou encore Barlin. « On agit pour la santé de nos riverains », rappelle le maire hersinois en évoquant ce rendez-vous.
Le dossier de création d’une unité de déchets dangereux doit être déposé en préfecture du Pas-de-Calais dans les prochains jours. A partir de là, un commissaire-enquêteur sera diligenté pour rendre un dossier au préfet dans quelques semaines, sur la faisabilité de ce projet au-dessus d’anciennes galeries minières. La réponse devrait être annoncée en début d’année 2025.
