A 31 ans, Raphaël Varane a décidé de mettre un terme à sa carrière. Commencée dès l’âge de 17 ans chez les pros, elle a été bien remplie, riche en trophées, en matches joués et malheureusement aussi en blessures, surtout ces dernières années.
Gervais Martel, qui l’a vu grandir à Lens alors qu’il en était le président, a d’abord livré son regard sur le joueur et le l’homme pour La Chaîne L’Equipe : « C’est quelqu’un qui a marqué le RC Lens. Un jour, à l’extérieur, on était déjà en position de descendre en D2. Je lui dis : « Raph’, tu restes avec nous pour qu’on remonte » et il me dit : « Président, je voudrais jouer au plus haut niveau et s c’est possible, je voudrais qu’on trouve une solution. » On l’a trouvée avec le Real Madrid. Beaucoup de chroniqueurs disaient qu’il était parti trop tôt mais 4 mois après il s’était imposé. C’est une carrière extraordinaire. 4 Champions Leagues, les sélections en équipe de France, la Coupe du monde… Mais ce que je retiens de lui, c’est un homme exceptionnel. Quand on est président, on rêve d’avoir des joueurs comme ça. On lui aurait demandé de jouer avant-centre il l’aurait fait. Il pouvait jouer à tous les postes. Déjà à 12-13 ans, il faisait l’unanimité au centre de formation. Je suis triste qu’il parte déjà à la retraite, mais il a la tête sur les épaules. S’il a pris cette décision, c’était que c’était la bonne à prendre (…) On a toujours été un club formateur et quand Varane part au Real, on s’intéresse plus à la formation du club. Même s’il est parti tôt, ça a rejailli tout de suite sur Lens. C’est une grande fierté. »
« On est devenu complètement fous »
Mais cette retraite aussi jeune, c’est aussi la résultante d’un trop plein de matches. Le principal intéressé avait d’ailleurs déjà tiré la sonnette d’alarme en prenant sa retraite internationale à l’issue du Mondial 2022. Gervais Martel se désole d’une situation qui ne fait qu’empirer. L’ex président du RC Lens s’inquiète : « Aujourd’hui ça ne peut pas continuer comme ça. Des joueurs vont jouer 70-75 matches. A l’époque, on disait qu’à 50 matches il fallait faire attention, reposer le joueur. Aujourd’hui on est devenu complètement fous, avec 2 matches par semaine pratiquement en permanence. On voit les blessures qui tombent les unes après les autres. La Ligue des Champions ça se joue sur 8 mois de poule, ils ont relancé le championnat du monde des clubs. C’est une question de fric et je suis très inquiet pour la santé des joueurs et le devenir des footballeurs professionnels. »