C’est un patient pour le moins inhabituel dont s’est occupé le service d’imagerie médicale du Centre hospitalier de Lens, ce lundi 23 septembre. D’ordinaire utilisé pour explorer le corps humain en quête de signes de maladies, le scanner de l’hôpital s’est ici mis en quête… de preuves historiques. Car le patient n’était autre qu’une momie, dont l’embaumement remonterait à environ 2900 ans. Neha, c’est son nom, a passé environ une heure à l’hôpital, en vue d’une radio très particulière.
Cette opération unique dans l’Artois a été possible grâce à la coopération entre l’hôpital et la collection du Louvre, du département des Antiquités Egyptiennes. Son but ? Mieux comprendre cette momie de la XXIIe dynastie, autrefois scribe du temple d’Osiris et conservée à Liévin. Pour les chercheurs du Louvre, présents lors de l’analyse, c’est une mine d’informations, sans même avoir à toucher au fragile ensemble. Comment a-t-elle été embaumée, quels sont les ornements que son plâtre renferme ?
Une momie « bien conservée »
D’après le Centre hospitalier, Neha a bien résisté aux trois millénaires qui séparent sa mort de notre ère. Comme le voulait l’usage à l’époque, son cerveau a été retiré et « la cage thoracique comme la bouche ont été remplies ».
De nombreux ornements symboliques tels « qu’un scarabée au niveau du cœur, un collier avec des amulettes ou encore une plaque pectorale » ont été rajoutés par sa famille après sa mort. Une opération insolite, mais qui a de quoi remettre sur le devant de la scène cette pièce d’art, entreposée hors de la vue du public.