Le procès qui s’ouvre ce lundi 30 septembre au tribunal correctionnel de Paris doit éclaircir les soupçons de détournements de fonds européens qui planent sur les anciennes grandes figures du Front National, rebaptisé Rassemblement National depuis les faits.
Quelles sont les accusations ?
Le Front National, parti politique d’extrême droite français ; devenu Rassemblement National en 2018 ; est visé par un procès pour des soupçons de détournements de fonds européens entre 2004 et 2016. Dans les faits, les élus FN au parlement européen auraient embauché des assistants parlementaires pour s’occuper des affaires du parti politique en France. Leurs salaires payés par le parlement européen constitueraient alors un détournement des fonds européens pour une cause partisane et nationale. Ce procédé étant interdit, le jugement portera sur les missions de ces assistants parlementaires et leur réelle implication auprès de leurs députés européens. Le parlement européen estime son préjudice à hauteur de 6,8 millions d’euros.
Qui sont les personnes impliquées ?
Plus de 25 personnes sont amenées à comparaître dans cette enquête débutée en mars 2015, lorsque le parlement européen a saisi l’office anti-fraude de l’Union Européenne. Une alerte avait été lancée quand le parlement s’est aperçu que 20 salariés du FN étant également assistants parlementaires à Strasbourg. Parmi les principales personnalités frontistes figurent Marine Le Pen, tête de file du parti créé par son père Jean-Marie Le Pen, également impliqué. Celui-ci ne sera pas présent au procès pour des raisons de santé et pourrait être représenté par son autre fille, Marie-Caroline. Ancien numéro deux du parti et maire de Perpignan, Louis Aliot est également concerné tout comme Bruno Gollnisch, le vice-président exécutif de Reconquête. Au total, 27 membres du parti sont appelés à comparaître, tout comme le Rassemblement National (RN) en tant que personne morale.
Quelles sont les dates importantes à retenir ?
Les accusations sont portées sur des événements de 2004 à 2016, voici quelques dates-clés à retenir dans cette affaire.
- 2004 à 2016 : période sur laquelle sont estimés les faits reprochés
- Mars 2015 : signalement auprès du parlement européen
- 15 décembre 2015 : ouverture d’une enquête préliminaire par la justice française
- Juin 2017 : Marine Le Pen mise en examen pour « abus de confiance » et « complicité ». Plus tard, ce sera requalifié de « détournement de fonds publics ».
- 30 septembre : ouverture du procès, auditions chaque après-midi du lundi au mercredi
- 27 novembre : fin du procès