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Les salariés de Stellantis à Douvrin redoutent une fermeture du site

Béthune - Bruay. Les salariés de l'usine Stellantis de Douvrin s'inquiète d'une fermeture du site. La CGT appelle à une mobilisation collective.

Les salariés de Stellantis à Douvrin redoutent une fermeture du site
L'usine Stellantis de Douvrin emploie 700 personnes - Clément Demazure

L'usine Stellantis de Douvrin vit-elle ses derniers jours ? Les salariés s'inquiètent d'une potentielle fermeture. Dans le même temps, Carlos Tavares, directeur général du groupe, a déclaré le dimanche 13 octobre qu'il n'excluait pas la possibilité de fermetures d'usines. Le site de Douvrin compte 700 employés. Un appel à débrayer a été lancé ce jeudi 17 octobre avec une manifestation au salon de l'auto qui se tient actuellement à Paris.

Entretien avec Régis Scheenaerts, secrétaire général CGT à Stellantis Douvrin.

HorizonActu : Que craignez-vous pour le site de Douvrin ?

Régis Scheenaerts : "Les salariés sont dans une forte inquiétude parce que progressivement l'activité diminue. On ferme des lignes et des secteurs. Par exemple, la fabrication du moteur EP (essence hybride) doit être transférée d'ici la fin de l'année 2024 en Hongrie. Pour ce qui est du moteur diesel, il va finir par être fabriqué totalement en Lorraine.

On sent bien que la direction veut en finir avec l'usine de Douvrin. Elle a foré les sols pour vérifier la pollution et elle a fait passer des géomètres pour refaire un plan cadastre. Tout cela, on sent bien que c'est dans l'optique de fermer l’usine, d'ici le début de l'année prochaine."

Quel est le sentiment qui domine chez les salariés ?

R.S : "Il y a un sentiment à la fois d’attente pour être reclassé correctement et à la fois un sentiment d’être laissé à l’abandon parce que les salariés sont laissés sans réponse. On les convoque un par un pour leur dire qu'il n'y a pas de solution pour eux et qu'il faut chercher du boulot ailleurs. On dit à d’autres qu’ils iront chez ACC (L'usine de batterie située juste à côté de Stellantis), mais les rendez-vous sont toujours reporté ou annulé. Par conséquent, ils ont vraiment l'impression d'être à la fois malmenés et ils sont en colère."

Que comptez-vous faire dans les jours à venir ?

R.S : "Nous essayons de rassembler les salariés pour leur dire que de toute façon, on sent bien que la fermeture rapproche. On ne peut pas rester individuellement dans son coin à espérer trouver une solution individuelle, c'est collectif. Nous souhaitons vraiment que Stellantis se met à table pour négocier un vrai plan social économique avec des mesures correctes pour les salariés. C’est-à-dire, qu’ils reclassent correctement avec un vrai salaire et un vrai emploi. S’ils ne le font pas, alors ils devront payer. Dans un sondage réalisé par la CGT, les salariés réclament au minimum 4000 € par année d’ancienneté, ce qui est une somme acceptable pour un groupe qui fait encore aujourd’hui un milliard de bénéfice tous les mois.

L'appel du 17 octobre à Paris, c'est pour justement faire un premier pas pour se mobiliser collectivement."

On est sur combien d'emplois menacés ici à Douvrin ?

R.S : "Ici, on est encore officiellement 700 salariés, dont 500 CDI et 200 intérimaires. Il faut également compter les sous-traitants qu'il faut aussi reclasser parce qu'il y a des entreprises comme GSF nettoyage, ETCI, Fiducial, qui font des postes de gardiennage. Pour eux, il n’y a rien de proposé. Or, il y a des salariés qui travaillent ici depuis 20 ou 30 ans, et à eux aussi, Stellantis doit garantir un reclassement."

À qui en voulez-vous aujourd'hui ?

R.S : "Moi, j'en veux bien sûr forcément à Carlos Tavares et à tout son staff qui ne passe son temps qu'à supprimer des milliers d'emplois dans le groupe. La première colère, elle doit se tourner vers nos dirigeants. Puis, bien sûr, il y a l'État et les collectivités locales. En face de nous, il y a l'usine de batterie ACC avec la promesse de 2000 emplois mais on voit qu’au final il n’y en aura que la moitié. Ils ont pourtant touché 1,3 milliard d’euros d'argent public. Cet argent, on en a besoin pour nos hôpitaux ou nos écoles. Moi, je suis révolté par tous ces dirigeants politiques qui donnent des chèques à des gros groupes et pour qu’au final, eux, ne maintiennent pas l’emploi."

Le dialogue est ouvert avec Carlos Tavares ?

R.S : "À chaque fois qu’il passe dans les usines du groupe, il fait semblant de vouloir parler aux syndicats, mais en vérité, il leur tourne le dos. Rapidement, il quitte la table et on ne peut pas négocier."

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