En 2003, le site de MetalEurop Nord fermait ses portes après avoir fonctionné depuis 1894 au cœur du bassin minier.
Des sols remplis de plomb
L’usine métallurgique a été rasée après avoir été mise à l’arrêt en 2003. Depuis 21 ans, les études faites sur le site et ses alentours montrent une pollution excessive au plomb. Une situation que ne peut tolérer Jean-Pierre Kucheida, président de l’association des communes minières de France. « Il est avéré que MetalEurop est à l’origine d’un certain nombre d’infections qui ont touché une très large partie de la population ». Il s’agit-là du saturnisme (intoxication au plomb), qui est à l’origine de certains cas de cancers voire de décès dans le secteur, comme cela a pu être évoqué sur le site de MetalEurop dans le Rhône par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Cette pollution des sols a aussi un impact sur le secteur immobilier. Les terrains s’affaissent et certaines maisons ont perdu la moitié de leur valeur dans cette affaire.
Si MetalEurop est responsable de ses actes, l’Etat est également impliqué dans ce drame de santé publique, par des contrôles à faire régulièrement sur des sites comme celui-ci pour évaluer les dangers et les risques sanitaires.
L’état condamné, refuse de payer
En mai dernier, l’Etat a justement été condamné par la cour d’appel administrative de Douai à verser 1,2 million d’euros à une cinquantaine de victimes. « Ce n’est rien 1,2M par rapport aux dégâts qui ont pu être opérés » estime Jean-Pierre Kucheida. « Les gens qui ont eu des cancers ou en sont morts ne vont pas ressusciter ou voir disparaître leurs cancers » rappelle l’ancien député et maire de Liévin. De son côté, l’Etat a décidé de contester cette décision et de se pourvoir en cassation. « C’est gros, la ficelle est énorme dans cette affaire ! » s’insurge le président de l’association des communes minières de France. « L’Etat aurait dû imposer un certain nombre de normes pour obliger l’entreprise à ne pas faire n’importe quoi. Aujourd’hui, l’Etat conteste le fait que l’on ait pu découvrir les imperfections qui étaient celles de l’Etat ! ».
Après 21 ans d’attente et le pourvoi en cassation de l’Etat, les riverains, victimes et associations de soutien attendent une réponse de la part du tribunal administratif. La ministre de l’écologie et de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher se défend au sujet de cette décision, « qui n’a pas été prise par mes soins ».