Horizon : Aujourd’hui en France, on compte environ 12 millions de fumeurs. Dans le Pas-de-Calais, néanmoins, on note une forte baisse des fumeurs. Pourquoi ce nombre chute chez nous ?
Je crois tout d’abord que c’était une volonté des pouvoirs publics de former des tabacologues, de former des addictologues et d’ouvrir des structures pour sensibiliser les fumeurs aux nombreux dangers du tabac. Pendant de longues années, la région était en tête des classements indiquant le nombre de fumeurs et je pense que c’est pour cette raison que les pouvoirs publics ont mis les bouchées doubles. Les moyens ont été mis et les résultats ont été sans appels.
Quels sont vos conseils pour réussir le défi Mois sans tabac ?
Je pense avant tout qu’il faut se sentir accompagné. Que ce soit avec des amis, des collègues ou de la famille. C’est un défi collectif, et j’insiste bien là-dessus, car il y en a beaucoup qui restent seuls pendant ce défi et qui lâchent après quelques jours car ils ne sont pas assez accompagnés. Maintenant, il y a de nombreuses aides proposées par Santé publique France comme le site Tabac Info Service. Ce site propose un accompagnement pour suivre les fumeurs dans leur parcours d’arrêt grâce à un kit, une application mobile, et un numéro : le 39 89. Cet encadrement qui comprend notamment des substituts nicotiniques est pris en charge par la Sécurité sociale, réduisant les barrières financières liées à l’arrêt.
Une personne qui réussit le défi a-t-elle plus de chance d’arrêter de fumer ?
Evidemment. Une personne qui arrête la cigarette pendant un mois aura cinq fois plus de chances d’arrêter définitivement. Certaines personnes rechutent, mais après avoir arrêté pendant une certaine période, le fumeur arrêtera de nouveau quelque temps plus tard.
Aujourd’hui, quels conseils vous auriez à donner à un fumeur pour qu’il arrête de fumer ? Comment peut-il diminuer sa dose de cigarettes ?
Alors, tout d’abord, un fumeur n’est pas accro à un nombre de cigarettes, un fumeur est accro à une dose de nicotine, qu’importe le nombre de cigarettes qu’il fume. Si un jour, il fume plus de cigarettes, il va crapoter. S’il fume moins de cigarettes, il va beaucoup plus tirer. Donc, qu’importe le nombre, dans tous les cas, le mode de fumage va s’adapter pour qu’à la fin, il est sa dose de nicotine. Aujourd’hui, de nombreux patchs nicotiniques sont mis en place permettant de diffuser de la nicotine dans l’organisme. Ces substituts sont très efficaces puisqu’aujourd’hui, ils doublent les chances d’arrêter de fumer. Le but est simple : petit à petit, on baisse la dose de nicotine pour que le fumeur ne ressente plus le besoin qu’il avait auparavant.
À ce jour, les cigarettes standards ont été rejointes par les cigarettes électroniques qui ont un grand succès. Ce nouveau type de cigarette est-il positif selon vous ?
Il faut savoir que beaucoup de fumeurs arrêtent de fumer la cigarette standard grâce à la cigarette électronique, et ça, on ne peut pas le nier. Lorsqu’une personne souhaite arrêter de fumer, mais ne souhaite pas utiliser de patchs, la cigarette électronique apparaît alors comme une deuxième solution. Entre continuer la cigarette et prendre la cigarette électronique, il n’y a pas photo, il vaut mieux prendre la cigarette électronique.