Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs Antonio ?
Actuellement je travaille dans le milieu de la restauration. J'ai un diplôme d'ingénieur dans le domaine du génie civil. J'ai travaillé dans la société familiale Balestra, dans le génie civil, j'ai fait mon apprentissage là-bas. Par la suite, mon père et son associé ont décidé d'ouvrir une pizzeria sur la commune de Sainte-Catherine, juste à côté d'Arras et moi j'en ai profité pour travailler avec eux et m'occuper du restaurant. Comme ils ont déjà d'autres activités, ils ne peuvent pas forcément s'en occuper, donc je suis manager de la pizzeria.
Quand et comment as-tu découvert le footgolf ?
A la base, j'ai commencé à jouer au foot à 5-6 ans. Je jouais au foot en club, à Avesnes-le-Comte, Arras, Mareuil, Savy-Berlette. J'ai eu une carrière de district. Mon père jouait déjà au golf à Arras depuis des années et je commençais à m'intéresser aussi à ce sport, à avoir quelques cours de golf à Arras. Et en 2015, il y a eu une compétition de footgolf justement. Comme mon père était licencié au golf d'Arras, il m'a proposé d'essayer, donc on a essayé ensemble. Et puis ça m'a tout de suite plu ! L’année d’après, j'ai pris ma licence de footgolf et j'ai signé pour faire toute la saison de footgolf en France.
Donc à la base, c'est l’histoire d'un petit challenge avec ton père, en famille ?
Oui, c'est ça. C'était plus une découverte, même pas forcément un challenge, mais une découverte parce qu'il y avait deux types de compétitions à Arras, cette année-là. Il y avait la compétition individuelle et la compétition en équipe et on a décidé de faire ça en équipe, découvrir ça par le biais de l'équipe. Si on peut comparer ça au golf, on appelle ça un foursome où on tape la balle en alternant les coups.
Qu'est-ce qui t'a plu à ce point-là, au point d'en devenir un peu accro, aujourd'hui, quelques années plus tard ?
C'est la combinaison des deux sports. J'adorais les deux sports. Et là, c'était franchement le sport hybride. Vraiment, c'était parfait. J'ai toujours eu une bonne frappe au foot aussi. Et du coup, ça m'a permis de m'exprimer encore mieux dans ce sport, parce qu’il faut de la puissance. C'est un peu comme au golf, plus on a de puissance, plus derrière, c'est un peu plus simple parce qu'on se retrouve le plus proche du trou. C'est vraiment l'association des deux sports qui m'a tout de suite plu. Et puis, j'ai réussi à faire des résultats assez rapidement, dès l'année d'après sur le championnat de France. Donc ça m'a encore plus motivé à aller plus loin, à aller chercher plus loin.
Et aujourd'hui, tu fais partie des tous meilleurs joueurs français.
J'ai été champion de France en 2017, 2019 et 2020, et deux fois champion du monde avec l'équipe de France, une fois à Marrakech en 2018 et l'année dernière du côté d'Orlando. Il s’agit de titres par équipe, du coup. L'année dernière, j'avais un petit peu moins bien joué, pas beaucoup joué même parce que c'était le lancement justement de la société avec mon père et son associé. Et du coup, cette année, j'ai décidé de reprendre. Le but, c'était de faire une bonne saison pour espérer être sélectionné pour le championnat d'Europe qui arrive. Sur la dernière compétition internationale, on est sur une victoire avec l'équipe de France. C'était la Coupe du Monde à Orlando en 2023. Et donc là, le but, c'est d'essayer de remporter le championnat d'Europe.
Qu'est-ce que ça fait de porter le maillot de l'équipe de France pour un sport qui est encore un petit peu de niche, qui n'est pas encore connu par énormément de monde ?
Ça reste le maillot de l'équipe nationale, et donc une satisfaction personnelle, parce que j'ai réussi à mettre tous les éléments pour réussir à porter ce maillot. Et maintenant, il va falloir aller le défendre. Donc, c'est une fierté.
A l’heure actuelle en plus, vous êtes champions du monde en titre.
Au niveau français, on a une densité assez exceptionnelle. On a un niveau moyen qui est très, très élevé. Ce qui fait qu'on arrive à emmener à chaque fois des super joueurs pour les championnats internationaux. Et ce qui fait aussi qu'à chaque fois, on se positionne quasiment dans les deux ou trois premiers. Là, par exemple, pour la Coupe d'Europe, moi, j'ai participé à celle de 2017, celle de 2019 et celle de 2021. À chaque fois, on est allé en finale. On est trois fois vice-champions d'Europe. Par contre, on est deux fois champions du monde. C'est le seul titre qui nous manque avec l'équipe de France, ce titre de championnat d'Europe.
Penses-tu que cette Coupe d'Europe puisse servir de vitrine pour la discipline ?
Oui, bien sûr ! Ça aide beaucoup le sport, surtout si on fait des résultats ! Je sais que l'année dernière, avec la Coupe du Monde, chacun dans sa région a eu droit à des articles de journaux. Ce qui fait connaître le sport dans chaque région. Cela étant, on a eu des articles nationaux aussi et puis quelques passages à la télévision. Donc, ça permet déjà de mettre un nom sur le sport et de mettre aussi en valeur la pratique, son fonctionnement. Donc, ça, c'est vraiment bien, ça aide le sport à aller de l'avant. C'est un sport encore très jeune. En France, ça fait une dizaine d'années qu'il existe.
Au niveau du championnat d’Europe, quel est le calendrier de la compétition ?
Lundi, on a un premier match. On joue contre l'Espagne, une sorte de finale avant l’heure car les Espagnols font aussi partis des meilleurs joueurs du monde. Les deuxième et troisième matchs, ce sera le mardi contre la Suisse et le Portugal. Là, ça sera une journée assez chargée car souvent, une partie, ça dure environ quatre heures. Et par la suite selon les résultats, quarts de finale mercredi, demi-finale jeudi et finale vendredi, si tout se passe bien.
