Quel avenir pour le laboratoire de microbiologie au Centre Hospitalier de Béthune-Beuvry ? C’est une question qui inquiète les syndicats. Selon eux, un projet vise à centraliser les analyses de microbiologie de Béthune vers le nouvel hôpital de Lens d’ici 2027.
« Nous avons découvert en réunion médicale d’établissement la semaine dernière les quatre scénarios proposés pour l’avenir de la biologie dans le GHT. Le choix qui a été fait est de transférer la bactériologie vers le nouvel hôpital de Lens. » nous explique Pascal Fovet, syndicaliste CGT du CH de Béthune. Dans ce scénario, qui a été voté en Commission Médicale d'Établissement (CME) à l’unanimité, la CGT avance le chiffre de 13 techniciens de laboratoire en moins pour Béthune. La direction ne le confirme pas à ce stade.
« Un manque d'anticipation sur le recrutement »
Dans une réponse à une lettre ouverte de la CGT, la direction générale explique que « le recrutement de biologistes demeure une priorité pour le Centre Hospitalier de Béthune. Plusieurs actions ont été menées en ce sens depuis 2024. » Néanmoins, pour le syndicat, « il y a eu un manque d’anticipation sur le recrutement, ce dossier étant ouvert depuis 2022. Pour l’hôpital de Béthune, il faudrait 10 biologistes. À ce jour, il en reste 5 ou 6, selon les temps partiels, et d’ici 2 ou 3 ans, il n’en resterait que 3. On peut s’inquiéter de l’avenir de la biologie. Notre directeur dit vouloir sauver le laboratoire et si rien n'est fait, cela peut engendrer la mort des 2 labos. On a pour autant vraiment l’impression qu’on ne s’est pas donné les moyens de recruter des médecins. »
La direction se défend en invoquant « l’état de la démographie médicale de biologistes en France et dans la région Hauts de France avec chaque année un départ à la retraite sur deux non remplacé compte-tenu des dimensions des promotions en sortie des Facultés de Médecine et de Pharmacie. Ce principe de réalité réduit de manière conséquente les perspectives de recrutement depuis plusieurs années. »
Des conséquences pour les patients ?
Sur ce transfert de la microbiologie, quelles conséquences pour les patients ? Pour la CGT, c’est aussi une source d’inquiétude : « On essaie de nous rassurer en nous disant qu’il y aurait de nombreuses navettes entre Lens et Béthune. Nous pensons tout de même que cela engendrera des retards dans la prise en charge. »
Pour exemple, lors de la crise Covid, le laboratoire à Béthune réalisait près de 300 tests PCR par jour. Dans ce nouveau scénario, ces tests seraient envoyés à Lens.