C’est encore une expérimentation, mais le dispositif rencontre un vrai succès. Depuis le tout début du mois de janvier, un micro-collège a vu le jour au collège Jean Zay de Lens. Une structure située à part du collège et qui accueille « des jeunes qui ont une scolarité empêchée pour diverses raisons », nous explique Grégory Hober, professeur d’histoire-géographie et coordinateur de cette structure. Il s’agit d’enfants chez qui l’on a pu diagnostiquer une phobie scolaire ou sociale, qui ont subi du harcèlement scolaire ou encore qui ont des besoins particuliers, avec par exemple certains reconnus HPI (Haut Potentiel Intellectuel).
« Le groupe que l'on a actuellement, ce sont des élèves qui ont eu entre 6 mois et deux ans de décrochage scolaire avant d'entrer dans le micro-collège. » indique le professeur.
Une première expérimentation
Dans l’académie de Lille, c’est une première. Le mardi 4 février, quasiment 1 mois après l’ouverture, un temps de restitution a été organisé avec la classe de 4ème, leurs parents, l’équipe pédagogique et Christophe Champeaux, fraîchement nommé directeur académique adjoint des services de l’Éducation nationale (DAASEN) du Pas-de-Calais. Il est venu se rendre compte et faire un bilan d’étape.
« Nous sommes en train de réfléchir à la fois au niveau académique et départemental sur le développement de ces dispositifs, d'où l'intérêt de venir rencontrer les différents acteurs pour mutualiser les bonnes pratiques. Globalement, on voit que cette expérimentation se passe plutôt bien. Les échos sont très positifs et très encourageants. J’ai vu des élèves qui ont retrouvé le sourire », se félicite-t-il.
Des élèves qui reprennent confiance
C’est d’ailleurs deux élèves, Anaëlle et Louane, qui ont elles-mêmes mené la présentation de la structure. « Même s’il y a toujours un stress et de l’angoisse, nous nous sentons en confiance ici et on sent beaucoup de tolérance », indiquent-elles.
Concrètement, tout est fait pour les mettre dans les meilleures conditions. Un début de journée entre 8h30 et 9h, et la fin des cours avant 16h30 pour éviter de croiser les autres élèves de l’établissement. Le mercredi matin, une médiation par l’animal est réalisée. « On apprend à s’occuper d’eux comme on s’occupe de soi », explique un professeur.
« L'idée, c’est vraiment de les faire venir et de leur redonner confiance, de travailler l'estime de soi », explique Grégory Hober.
« Leur mal-être ici est reconnu ici »
Les parents sont, eux aussi, très satisfaits et voient le changement : « En un mois, on a réellement vu la différence. Il n’y a plus de pleurs. Nous sommes aussi plus détendus. Ce qui est bien, leur mal-être ici est reconnu ici. » Ils espèrent que cela va ouvrir la voie à d’autres établissements et que ce dispositif va s’étendre.
L’objectif, c’est de faire deux classes, une de quatrième et une de troisième. Pour autant, « il se peut que des élèves se disent qu’en juin, c’est bon, j'ai repris confiance en moi, je peux à nouveau retourner dans mon établissement. Ils ne sont pas voués à être enfermés dans ce système. Il y a des entrées et des sorties permanentes. L'objectif d'un micro-collège, c'est de rescolariser, mais c'est aussi d’orienter après la troisième ou dans un micro-lycée. C'est ouvert. »
L’académie de Lille compte actuellement trois micro-collèges (Lens, Calais et Lille) et deux micro-lycées (Maubeuge et Liévin).