À Liévin, l'exposition "Un dessin européen sur l'Ukraine" est à découvrir jusqu’au 25 février au centre Arc en Ciel. Cette initiative, portée par Tetyana Grygorchuk, membre du service culturel de la commune, met en lumière l’histoire, la culture et les traditions ukrainiennes, tout en abordant la guerre qui ravage le pays. Une exposition offrant aux visiteurs une perspective unique sur la situation actuelle de l'Ukraine.
Une exposition immersive et accessible
Cette exposition commence par une immersion dans l’histoire de l’Ukraine, essentielle pour comprendre le contexte du pays. Le reste est dédié à l’explication du conflit en cours et à la solidarité internationale envers l’Ukraine. D’autres sections mettent en valeur la culture ukrainienne, des traditions aux pratiques artistiques, en passant par la gastronomie et la musique.
Chaque panneau contient un QR code qui permet aux visiteurs, y compris les réfugiés ukrainiens, d’accéder à des informations traduites en ukrainien. Une démarche importante pour Tetyana Grygorchuk, elle-même d'origine ukrainienne, qui souhaitait rendre cette exposition accessible à un large public.
Un engagement personnel et une solidarité forte
Pour Tetyana Grygorchuk, cela revêt d’une dimension profondément personnelle. Le 24 février marquera les trois ans du début de la guerre en Ukraine. « Au départ, il y avait une mobilisation énorme, mais aujourd’hui, les gens parlent moins de l’Ukraine », déplore-t-elle. « L'Ukraine continue de se battre, malgré la fatigue. Il est essentiel de parler de la beauté de ce peuple, de sa culture, de sa musique, de ses plats et de ses traditions. »
Un film documentaire
Projection du film Marioupol, l’espoir n’est pas perdu le lundi 24 février : Ce film poignant relate les témoignages des femmes ukrainiennes touchées par la guerre. Accompagné d'une artiste peintre qui efface progressivement les rues de la ville de Marioupol à chaque bombardement, le film est un puissant hommage au courage et à la résilience du peuple ukrainien.
Un quotidien bouleversé
La guerre en Ukraine a profondément marqué Tetyana, qui a des membres de sa famille restés sur place. « Au début, j'étais perdue. Je voulais absolument qu'ils viennent en France, mais ma mère me disait que tout irait bien », raconte-t-elle. Mais la réalité a frappé en 2022, et sa mère, qui pensait que la guerre n'était qu'une fausse alerte, l'a appelée un matin pour lui dire qu'ils se cachaient dans la cave, sous les bombardements. Depuis, Tetyana s'est engagée pleinement à soutenir les réfugiés ukrainiens arrivés à Liévin, en leur fournissant aide et soutien.
« Ma mère me dit toujours de rester forte, que je dois aider les autres ici. Mais il est difficile de rester impassible quand on voit sa propre famille vivre cette horreur », confie-t-elle.
Un appel à la solidarité continue
Tetyana insiste sur la nécessité de maintenir l’attention sur ce conflit. « C’est à seulement 2800 kilomètres d’ici. Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine, car si elle tombe, cela encouragera d’autres agressions. N’oublions pas que la guerre est déjà à nos portes », prévient-elle.
Tetyana Grygorchuk espère aussi apporter une petite bouffée d’air à ceux qui luttent au quotidien pour leur survie. « Nous devons faire du bruit pour l’Ukraine, continuer à parler de la guerre et ne pas la laisser tomber dans l’oubli. »