Vincent Béthencourt, agriculteur à Rebreuve-Ranchicourt dans le Béthunois, gère aux côtés de son frère une exploitation de polyculture-élevage, où se côtoient cultures céréalières et un cheptel de 600 brebis et des vaches charolaises.
Cette année, comme chaque année depuis 2012 (excepté pendant la période Covid), Vincent se prépare à présenter ses bêtes au Salon de l’Agriculture à Paris qui ouvre officiellement ce samedi 22 février. Un événement majeur pour lui et d’autres éleveurs, qui ne se contentent pas de présenter leurs animaux, mais participent à plusieurs concours qui peut valoriser leur savoir-faire et leur passion.
Une préparation dès septembre
La préparation débute plusieurs mois à l’avance. « Les bêtes sont choisies dès septembre pour les femelles et dès juin-juillet pour les mâles », nous explique Vincent. C’est à ce moment que les animaux sont triés, nourris avec soin et bichonnés pour garantir un pelage uniforme et un état physique optimal. Une fois arrivés à Paris, les animaux doivent s’adapter au stress du voyage et aux changements d’environnement. Vincent et son équipe veillent à leur bien-être tout au long du parcours, de l’entretien à la mise en place de leur espace d'exposition. « On leur prépare une case confortable, avec de la paille et de l’eau en abondance », nous confie-t-il.
Un concours pour la reconnaissance et les contacts professionnels
Les animaux de Vincent Béthencourt seront jugés sur plusieurs critères : la morphologie, l’apparence de la laine et l’état musculaire. « C’est toujours une fierté de montrer notre travail et de remporter un prix, mais l’intérêt va au-delà des récompenses. Le Salon est aussi un excellent endroit pour rencontrer d’autres éleveurs et échanger », précise Vincent. En effet, de nombreux contacts professionnels se créent chaque année à cette occasion, avec des demandes régulières pour l’achat d’agnelles ou de mâles reproducteurs.
Cette année, Vincent présente deux jeunes béliers nés en décembre 2023, ainsi que deux femelles. « On a de bonnes chances d’avoir un prix. Tout dépendra du goût du juge, de ses préférences. Mais j’ai confiance en la qualité de mes animaux », confie-t-il. Quoi qu’il en soit, il est prêt à profiter de cette expérience, non seulement pour sa propre exploitation, mais aussi pour célébrer la passion partagée avec ses pairs.
L’importance du Salon pour l’image de l’exploitation
Pour Vincent, c’est aussi l’occasion de valoriser son élevage, pas uniquement auprès des juges, mais aussi des visiteurs. « C’est important de faire passer le message que nous ne sommes pas uniquement dans un business. Nos animaux sont bien traités, nous les soignons au quotidien. » L’échange avec le public, qu’il soit jeune ou adulte, est primordial. Cela permet de mieux faire comprendre le quotidien des éleveurs et d’apporter une vision plus humaine de l’agriculture.
Une ambiance conviviale entre éleveurs
Malgré la compétition, Vincent souligne l’aspect convivial du Salon. « On est là pour rigoler, discuter avec les collègues et partager des expériences. », explique-t-il, soulignant l’esprit de camaraderie qui règne dans ce genre d’événements.
Le Salon est aussi une occasion d’échanger avec les politiques, qui viennent chaque année en nombre. « C’est le moment de faire passer des messages, de sensibiliser les élus à nos préoccupations. C’est essentiel d’être visibles et d’interpeller les responsables politiques pour que nos conditions de travail s’améliorent », souligne Vincent. Ce dialogue direct avec les décideurs est d’autant plus important dans le contexte actuel, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement et les espoirs d’améliorations dans le secteur agricole.
Bon courage je vous admire