Le Salon de l’Agriculture est un événement important pour le monde agricole. Christian Durlin, président de la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas-de-Calais, nous parle de l'état d'esprit des exploitants qui reste « très mitigé ». Dans un contexte politique tendu, marqué par des promesses inachevées et des frustrations face à une réglementation de plus en plus contraignante, l’agriculture est encore en attente de réponses concrètes sur plusieurs sujets clés.
Des avancées, mais une grande frustration demeure
Bien que des progrès aient été réalisés, notamment sur le plan fiscal avec des mesures visant à améliorer la compétitivité des exploitations agricoles, Christian Durlin souligne que de nombreuses attentes restent sans réponse. « Nous avons eu des soutiens pour certaines filières, comme le bio ou la viticulture, et des aides à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté. Mais la grande déception réside dans l’aspect réglementaire. L’hyper-réglementation devient un véritable fardeau », précise-t-il. Les agriculteurs, qui jonglent quotidiennement entre les missions techniques et administratives, se retrouvent souvent face à des réglementations déconnectées de la réalité du terrain.
« Un rendez-vous manqué »
« La mission de l’agriculture, est de nourrir la population, de participer à l’équilibre économique du pays et elle n'est pas suffisamment reconnue. Nous sommes souvent contraints de produire moins, et les démarches administratives se compliquent », souligne-t-il. En tant que représentant du secteur, Chrsitian Durlin espère que des réponses claires seront données par les responsables politiques, notamment sur des questions cruciales comme le Mercosur, les distorsions de concurrence avec d'autres pays et la politique agricole européenne.
Lors de cet événement, Christian Durlin évoque également la rencontre avec les distributeurs, un moment déterminant pour aborder les négociations commerciales. « La pression des distributeurs sur les prix est un problème majeur. Nous avons une crainte : que cette pression n’affecte directement les agriculteurs, ce qui rend d’autant plus importante l’application de la loi Egalim », ajoute-t-il. Cette loi entend mieux protéger les industriels dans leurs relations commerciales avec la grande distribution. Il met aussi en lumière le contournement de certaines centrales d’achat via des plateformes étrangères, un phénomène préoccupant pour l’agriculture locale.
Un moment de fierté pour l’agriculture
Malgré les tensions et les défis, le salon reste un lieu de fierté pour les agriculteurs. « C’est un moment où nous pouvons exposer la diversité de nos productions, la modernité de notre agriculture et la performance de notre élevage. Cela permet de montrer à nos concitoyens tout ce que l’agriculture représente », conclut Christian Durlin. Un moment de partage et de reconnaissance, mais aussi une occasion pour le monde agricole de rappeler aux politiques leurs revendications.