Sur demande du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, un plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien a été présenté pour le Pas-de-Calais ce vendredi 21 février. Christophe Marx, secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais, a mis en lumière plusieurs priorités en matière de sécurité publique dans le département. Parmi elles, la lutte contre les trafics de stupéfiants, la violence intrafamiliale et la sécurité des quartiers, qu’ils soient urbains ou ruraux.
Lutter contre les trafics de stupéfiants
La préfecture a insisté sur le narcotrafic. Un phénomène inquiétant qui se développe depuis plusieurs années. A ce titre, sur l’année 2024, on constate une hausse importante des délits : +14,8% sur l’usage de stupéfiants et +8,8% sur le trafic.
La préfecture rappelle toutefois que « des résultats probants » ont pu être obtenu l’année dernière notamment avec 75 points de deals démantelés par les policiers et gendarmes contre 46 en 2023.
Dans son plan, le préfet prévoit de renforcer la présence policière, aussi bien dans les zones urbaines qu'en milieu rural. Il mise également sur les nouvelles technologies avec l’utilisation de drones et d’autres dispositifs techniques afin de mieux surveiller et intercepter les réseaux de trafic. Bien que les détails de cette stratégie restent confidentiels, Christophe Marx assure que toutes les ressources techniques disponibles seront mobilisées pour faire face à ce fléau.
Les établissements suspects en ligne de mire
La préfecture met aussi en avant les contrôles administratifs pour lutter contre les trafics. Cela existe depuis longtemps mais devrait s’accentuer. En s’attaquant directement aux établissements soupçonnés de blanchir de l’argent lié au trafic de stupéfiants, les autorités prévoient de mobiliser toutes les armes à leur disposition, incluant la collaboration avec les finances publiques et les services fiscaux. Les partenaires locaux, qu’ils soient policiers ou administratifs, participeront à la mise en place de contrôles et à l’analyse des biens des individus impliqués dans ces réseaux.
Priorité à la lutte contre les violences intrafamiliales
Les violences intrafamiliales constituent un autre axe majeur du plan. Le département du Pas-de-Calais est particulièrement touché par ce phénomène. Sur l’année 2024, plus de 12 000 femmes ont été victimes de violences sur le département, une augmentation de 30%. En réponse, le plan d’action prévoit une réactivité accrue dans le traitement des dossiers, notamment pour protéger les femmes victimes de violences. L'objectif est d’améliorer la rapidité des interventions et d'assurer leur mise en sécurité.
Parmi les autres priorités, la préfecture évoque le cas des jets de colis vers les prisons. Une situation que connait particulièrement la maison d’arrêt de Béthune. En réponse, il est prévu des patrouilles régulières voire des gardes statiques nous dit-on.
Des effectifs qui n’augmenteront pas
En ce qui concerne l’organisation des forces de sécurité, Christophe Marx répond à la question des effectifs de police dans certaines zones comme Lens, où un manque est constaté. Le maire, Sylvain Robert, avait alerté sur un sous-effectif. Du côté de la préfecture, on estime que si des ajustements peuvent être envisagés, la priorité reste l’efficience des forces en place. Une utilisation accrue des réservistes est évoquée ainsi que l’optimisation des effectifs pour garantir une présence suffisante et stratégique sur le terrain. A ce jour, sur le département, on dispose de 3240 policiers et 1053 gendarmes.
Chaque action de ce plan sera suivie de près avec des indicateurs de performance pour évaluer l'efficacité des mesures mises en place nous assure t-on. Un premier bilan des actions entreprises devrait être fait dans le courant de l’année lors du bilan annuel de la délinquance.