C’est l’un des dossiers chauds du moment au ministère de la Justice. En début d’année, le ministre Gérald Darmanin lançait l’idée de réunir dans une seule et même prison les 100 plus gros narcotrafiquants du pays.
Rapidement, l’établissement pénitentiaire de Vendin-le-Vieil a été cité à droite et à gauche. Ouvert en 2014, il fait partie des structures les plus sécurisées de France avec, entre autres, ses brouilleurs de téléphone. L’établissement retenu bénéficiera d’un investissement de 4 millions d’euros et emploiera une cinquantaine d’agents pénitentiaires, d’après le ministre.
L'inquiètude des syndicats...
Et si, pour l’heure, rien n’est encore tranché, les syndicats du secteur sont tout de même dans l’attente d’une grande annonce.
Jérémy Jeanniot, secrétaire interrégional Force ouvrière Justice dans les Hauts-de-France, nous confiait récemment : « Nous sommes prêts à accompagner et à mettre en œuvre ce nouveau dispositif, parce que finalement, nous sommes des fonctionnaires, donc on exécutera les consignes du gouvernement et de monsieur Darmanin. Mais il faut se le dire, s'il n'y a pas de moyens mis en place, on court à la catastrophe. Au-delà de la prison de Vendin, ces détenus auront une vie, devront aussi être extraits. Ces extractions se feront de manière renforcée systématiquement. Donc, je vous le dis, à l'heure actuelle, nous n'avons pas les équipes pour pouvoir assurer ces missions. »
... partagée par le maire de Lens
Un discours que partage également le maire de Lens. Ce jour, Sylvain Robert indique dans un post sur les réseaux qu’il a « adressé un courrier à Gérald Darmanin, ministre de la Justice, pour exprimer mes préoccupations face à un sujet majeur qui impacterait notre territoire. » Il poursuit : « Le projet de regroupement des 100 plus grands trafiquants de stupéfiants à Vendin-le-Vieil : une décision qui suscite de vives inquiétudes chez les forces de l’ordre, les personnels pénitentiaires et les habitants. Comment assurer la sécurité autour d’un tel dispositif ? Quels moyens supplémentaires seront mobilisés pour gérer les transferts des détenus ? »
D'autres priorités
Dans son courrier, le premier édile de la ville de Lens ajoute : « Aujourd’hui, et malgré l’arrivée de quelques renforts qui ont à peine couvert les départs en retraite et les mutations, la situation reste inchangée et les syndicats de police me font part de leur inquiétude sur le sujet. Vols, violences intrafamiliales, renforts ponctuels sur nos côtes dans le cadre de missions de sauvetage pour les migrants… ils sont déjà sur tous les fronts sans faillir. Vous comprendrez donc que la mise en place d’une "super prison", pour reprendre le terme des médias, sur notre territoire pose question. […] Les représentants des syndicats de police estiment déjà qu’une centaine d’effectifs manquent à l’appel pour une action plus efficace au quotidien et pour assurer la sécurité de plus de 300 000 habitants. »
En attendant de savoir où atterrira cette prison ultra sécurisée, Gérald Darmanin a garanti que l’établissement sera en fonction pour le 31 juillet.