Le mois de mars est l'occasion de sensibiliser le grand public au dépistage du cancer colorectal à travers le dispositif « Mars Bleu ». Ce mois dédié a pour objectif de sensibiliser la population aux risques du cancer colorectal et d'encourager la participation aux actions de dépistage.
Pour en savoir plus, nous avons rencontré le Dr Flavien Dautrecque, gastro-entérologue et hépatologue au Centre Hospitalier de Lens.
Qu'est-ce que Mars Bleu ?
« Mars Bleu est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal et à sa prise en charge, un peu comme le pendant d'Octobre Rose pour le cancer du sein », commence le Dr Dautrecque. « L'objectif est de mettre en lumière le cancer colorectal, de promouvoir les actions de dépistage et de sensibiliser le public à l'importance de ces démarches. »
Le Dépistage : comment cela se passe ?
Le Dr Dautrecque précise que le dépistage du cancer colorectal se divise en deux situations distinctes. « Les patients ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal ou des polypes intestinaux sont directement invités à faire une coloscopie », explique-t-il. « Les autres, ceux qui n’ont pas d’antécédents, peuvent bénéficier d’un test de dépistage à domicile entre 50 et 74 ans. Ce test est un prélèvement de selles qui permet de détecter d'éventuelles anomalies. »
Le test de dépistage est-il suffisamment connu ?
« Non, malheureusement, le test de dépistage n’est pas suffisamment connu. Au niveau national, environ 35 % de la population concernée réalise ce test, et dans le Pas-de-Calais, nous sommes en retard avec seulement 25 à 30 % de la population qui y participe », regrette le Dr Dautrecque. « Il est d’autant plus crucial de faire ce dépistage, car le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent en France, avec environ 17 000 décès chaque année. »
Pourquoi ce dépistage est-il important ?
« Le dépistage permet de détecter des polypes, des lésions précancéreuses qui, une fois retirées, empêchent l’apparition d’un cancer. Si un cancer est déjà présent, il est souvent possible de le traiter efficacement s'il est détecté à un stade précoce », souligne le Dr Dautrecque. « Ainsi, le dépistage permet de sauver des vies en évitant des diagnostics tardifs. »
Le Dr Dautrecque insiste sur l’importance de sensibiliser non seulement les personnes concernées, mais aussi leurs proches. « Tout le monde peut participer à la sensibilisation, y compris les plus jeunes. Par exemple, un enfant peut encourager ses parents à se faire dépister, car ils ont peut-être reçu la lettre de la Sécurité Sociale les invitant à passer le test. »
Un sujet difficile à aborder ?
« Il existe effectivement une certaine gêne à aborder le sujet du dépistage, mais il est important de dédramatiser cette démarche. Le test de dépistage consiste simplement en un prélèvement de selles à domicile, une procédure facile et rapide. En cas de coloscopie, bien que l'examen soit peu agréable, il est essentiel pour détecter d’éventuelles lésions précancéreuses ou cancers à un stade précoce », explique-t-il.
À quel âge faut-il se faire dépister ?
Le dépistage est recommandé pour les personnes âgées de 50 à 74 ans. Les patients reçoivent une invitation de la part de la Sécurité Sociale, leur rappelant de réaliser le test à domicile. Le Dr Dautrecque précise que « le dépistage est totalement gratuit, et aucune dépense n'est à la charge du patient. »
Un mois de sensibilisation et d'actions
Mars Bleu est également l'occasion de mettre en place diverses actions de sensibilisation. Le Centre Hospitalier de Lens organise plusieurs événements pour informer la population, notamment des journées de sensibilisation le 3 mars à Auchan Hénin-Beaumont, le 12 mars à Carrefour Lens 2, et le 18 mars à Auchan Hénin-Beaumont. De plus, le 6 mars, l’équipe de Béthune sera présente à Leclerc Nœux-les-Mines pour informer et sensibiliser davantage.
Les symptômes qui doivent alerter
Bien que le dépistage soit essentiel pour prévenir le cancer colorectal, certains symptômes peuvent également alerter. « La présence de sang dans les selles est un signe qui doit absolument inciter à consulter son médecin généraliste. Cela peut nécessiter une coloscopie pour explorer davantage », précise le Dr Dautrecque.
« Il n'est pas nécessaire de faire une coloscopie chez tout le monde. Si vous n’avez pas d'antécédents familiaux ou de symptômes comme la présence de sang dans les selles, vous n'êtes pas directement concerné », explique-t-il. « Cependant, pour les personnes de 50 à 74 ans, le test de dépistage est essentiel pour détecter d’éventuels cancers ou polypes avant qu'ils ne causent des symptômes graves. »
Le Dr Dautrecque rappelle qu'il est crucial de participer à ce dépistage, qui peut sauver des vies. « Nous devons tous être acteurs de cette campagne de sensibilisation, en encourageant nos proches à se faire dépister », conclut-il.
