Une étude menée par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) s’est penchée sur le profil des conducteurs responsables d’accidents corporels en se basant sur les données du Fichier national du permis de conduire (1993-2020).
Ainsi, on découvre qu'un infractionniste type est un jeune homme sans apprentissage anticipé à la conduite (formule de conduite accompagnée à partir de 15 ans).
Dans le détail sur les 55 millions d’automobilistes, 252 000 ont été reconnus responsables par la justice d’un accident corporel entre 1993 et 2020, soit moins de 1 %. Parmi eux, 10 % ont causé un accident mortel.
Ces conducteurs ont un profil bien défini :
- Majoritairement des hommes (3,4 fois plus de risque que les femmes)
- Souvent jeunes (un quart ont moins de 24 ans lors du premier accident)
- Déjà auteurs d’infractions graves (perte de 6 points)
- N’ayant pas suivi l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) : le risque d’accident est 1,6 fois plus élevé pour ceux qui n’ont pas suivi l’AAC.
Des infractions plus fréquentes et plus graves
L’étude met en évidence un lien entre accidents et infractions répétées :
- Les auteurs d’accidents corporels ou mortels commettent 1,7 fois plus d’infractions que les autres infractionnistes.
- Ils ont 3 fois plus de risques de commettre des infractions graves (perte de 6 points).
- Un tiers des responsables d’accidents avaient déjà eu une suspension de permis.
- 17 % des auteurs d’accidents sous alcool avaient déjà commis une infraction liée à l’alcool dans les 5 ans précédents.
- Trois quarts des responsables récidivent après l’accident, souvent dans un délai de 5 ans pour les hommes, 8 ans pour les femmes.
Alcool, vitesse et stupéfiants : principaux facteurs aggravants
Dans les deux tiers des accidents graves, au moins un facteur aggravant est recensé :
- Alcool (37 % des accidents non mortels, 28 % des accidents mortels)
- Vitesse excessive (21 % des accidents mortels)
- Stupéfiants (16 % des accidents mortels)
- Non-respect des priorités (14 % des accidents mortels, 43 % chez les seniors)
Les jeunes de moins de 24 ans sont particulièrement concernés par l’alcool et la vitesse (24 % chacun), tandis que les femmes et les seniors sont davantage impliqués dans des accidents liés au non-respect des règles de priorité.