Sorti à la télévision en 2021, le film réalisé par Alexandra Lamy est adapté de la bande dessinée Touchées de Quentin Zuttion. L’histoire présente une association d’escrime qui aide les femmes victimes de violences sexuelles. Depuis sa sortie, Alexandra Lamy est régulièrement invitée à participer à des projections du film, suivies d’échanges avec des officiers de police et des associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles locales. Ce mardi 4 mars, elle était à Bruay-la-Bussière, au cinéma Les étoiles.
Entretien avec Alexandra Lamy, actrice et réalisatrice du film Touchées, pour parler du film et de l’importance de ce genre d’action pour aider les femmes victimes de violences.
Pourquoi avoir voulu réaliser ce téléfilm, sorti en 2021 ?
Je suis très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, aux enfants, et contre la violence en général. Lorsque mon producteur, Philip Boëffard, m’a montré cette bande dessinée, Touchées, ce qui m’a plu, c’est qu’elle traite de la reconstruction. Aujourd’hui, la parole se libère, mais j’avais également besoin de montrer qu’il est possible de se reconstruire. Et cette reconstruction peut se faire de différentes manières : par des thérapies par le sport ou par l’art. Ici, il s’agit de l’escrime thérapeutique. Olivier, qui joue dans le film, est le véritable maître d’armes de cette association.
Il y a un rapport au corps dans le film, le corps comme expression des violences subies.
On comprend que, par l’escrime, qui implique un travail corporel important, la violence touche d’abord le corps. Le corps parle beaucoup. On voit d’ailleurs, dans la manière dont chacune de ces huit femmes interagit avec son propre corps, les traces laissées par les violences. Le personnage de Lucie, joué par Mélanie Doutey, révèle une grande peur. Elle a plus de mal, elle n’ose pas avancer, elle ne sait pas comment avancer. À l’opposé, un personnage comme Tamara, interprété par Chloé Jouannet, est plus violente, elle frappe parce qu’elle est pleine de colère et de haine.
Cette projection est accompagnée de pédagogie avec un temps d’échange. Est-ce important pour vous ?
Ce film a eu une première vie extraordinaire, puisqu’il est passé à la télévision. Je trouve que la télévision permet de toucher un public plus large et d’atteindre des personnes qui n’iraient jamais le voir au cinéma.
Aujourd’hui, cela fait déjà trois ans que je le projette un peu partout, en France, mais aussi en Martinique, en Guadeloupe, à Maurice… Je le présente dans toute la France. Nous menons un travail remarquable avec ce film, qui permet effectivement de faire de la prévention. À chaque fois, je travaille toujours avec des associations locales, des antennes policières locales, et tous ceux qui sont impliqués pour accompagner le film. Cela est extrêmement important.