À partir du vendredi 7 mars, les salariés d’Auchan Arras se lanceront dans une grève illimitée, alimentée par un ras-le-bol général et la volonté de dénoncer des conditions de travail jugées insoutenables.
« Nous avons décidé de lancer cette grève illimitée à la demande des salariés. C’est un véritable appel à la justice sociale, pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dégradées », explique Frédéric Gamot, représentant syndical de la CGT. Parmi les principales préoccupations, la surcharge de travail, les salaires trop bas, la polyvalence excessive et des moyens matériels insuffisants.
Un ras-le-bol général
« Nous sommes tous perfusés par le SMIC, nous n’arrivons plus à joindre les deux bouts, et nous avons du mal à remplir nos frigos pour nourrir nos familles », déclare Frédéric Gamot. Le syndicat revendique des augmentations salariales dignes de ce nom. Les conditions de travail ne sont pas en reste. « Aujourd’hui, les salariés sont devenus les couteaux suisses du magasin, contraints de gérer 4 ou 5 rayons par jour sans pouvoir les terminer correctement », explique-t-il. Cette charge de travail excessive affecte non seulement les employés mais également les clients, selon lui.
« Nous n’y arrivons plus »
« Nous n’y arrivons plus », insiste Frédéric Gamot. « Les caisses sont surchargées, les files d’attente sont longues, et au Drive, il faut parfois attendre 45 minutes », ajoute-t-il. « Nous demandons le renforcement des équipes en magasin et au Drive. Il faut ajouter des bras pour alléger la charge de travail et non l’inverse. » La CGT réclame également la mise en place de moyens adaptés pour garantir des conditions de travail dignes et sécuritaires.
De plus, le syndicat souligne que de nombreux salariés ont vu leurs congés d’été refusés, ce qui a suscité un mécontentement généralisé. « C’est une honte pour un groupe qui se disait être une grande famille », dénonce-t-il.
« Déterminés à ne rien lâcher »
L’un des sujets clés de cette grève concerne aussi le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) annoncé en novembre 2024, menaçant 2389 postes. « Ce PSE met en grande précarité des familles entières et plonge les employés dans l’incertitude », affirme Frédéric Gamot, qui insiste sur l’importance d’un dialogue avec la direction pour éviter des licenciements massifs.
« Dès 8h30, nous commencerons à distribuer des tracts au Drive et dans le magasin pour informer les clients de la situation. Nous voulons que la direction prenne conscience de notre mécontentement », explique-t-il. Il met en garde : « Si nos revendications ne sont pas entendues, nous reviendrons plus nombreux et plus déterminés à ne rien lâcher. »
