Dans une démarche d’amélioration de la sécurité de ses administrés, la commune d'Essars, dans le Béthunois, a entrepris le déploiement d’un réseau de caméras de vidéoprotection. Gérard Malbranque, maire de la commune, nous explique les motivations qui l’ont conduit à prendre cette décision.
49 caméras sur toute la commune
La décision de l'installation de caméras à Essars remonte à 2022, lorsque le conseil municipal a approuvé à l’unanimité son application. Le maire tient à souligner que cet investissement est destiné à la sécurité collective, et non à une surveillance intrusive des citoyens.
Au total, 49 caméras de vidéoprotection seront installées sur l'ensemble du territoire de la commune. « Ce n’est pas simplement un projet centré sur le cœur du village, mais bien une couverture globale de la commune », précise le maire. Ces caméras ont pour objectif de répondre aux différentes incivilités, notamment les dépôts sauvages, et quelques actes de délinquance. Selon Gérard Malbranque, les dépôts illégaux de déchets, surviennent fréquemment, avec des cas notés tous les 15 jours. De plus, des vols occasionnels ont également marqué les préoccupations des habitants, qui, pour certains, n’avaient pas toujours déposé plainte.
« Nous ne voulons pas fliquer les gens »
Loin de vouloir instaurer un climat de surveillance généralisée, le maire insiste sur le caractère dissuasif de ce dispositif. « Nous ne voulons pas fliquer les gens », explique-t-il, soulignant que les caméras seront installées dans des zones publiques et ne filmeront pas les espaces privés. Aucun enregistrement ne sera effectué dans les cours d’école ou dans les zones privées, comme le précise Gérard Malbranque, qui suit une réglementation stricte.
Le maire précise également qu'il n'y aura pas une ou plusieurs personnes qui regarderont en temps réel les images. Néanmoins, ce système devrait faciliter le travail des forces de l’ordre. Le maire évoque l'exemple du cimetière, où les vols sont fréquents, notamment de décorations funéraires. « Il est inadmissible de constater de tels actes », déclare-t-il. Grâce aux caméras, la commune espère pouvoir identifier les responsables et mettre fin à ces comportements.
« La sécurité des habitants n'a pas de prix »
Gérard Malbranque précise que le budget, bien que conséquent, a été approuvé à l'unanimité. « La sécurité des habitants n'a pas de prix », insiste le maire, qui rappelle que des mesures similaires, comme l'installation de panneaux stop pour la sécurité routière, ont également été mises en place dans la commune. Une subvention de la région de 23 000 euros, complétée par le fonds de compensation de la TVA, permet à la commune de financer une partie du coût. Pour le village d’Essars, il s’élève à 58 000 euros TTC.
Les travaux de mise en place des caméras sont en cours, et Gérard Malbranque estime que le système sera pleinement opérationnel d’ici un mois, soit mi-avril. « Nous allons rencontrer les forces de l'ordre pour leur expliquer le dispositif et leur permettre d’avoir un accès aux images en cas de besoin », ajoute-t-il.
Si cela peut surprendre certains, elle s'inscrit dans une logique d'adaptation aux défis contemporains en matière de sécurité. En effet, comme le souligne le maire, il y a dix ans, personne n'aurait imaginé qu'une petite commune comme Essars installerait un tel dispositif. Mais face à l'augmentation des incivilités et des actes de délinquance, les petites communes, à l'instar des grandes, sont de plus en plus nombreuses à franchir le pas de la vidéoprotection.
