« C’est plutôt du commandement que du management. » Benoît Boussemart, conseiller principal d’éducation (CPE) du lycée Voltaire de Wingles depuis plus de vingt-cinq ans, a décidé de mener ce mercredi 20 mars une grève de la faim pendant la nuit. « J’appelle plutôt ça un marathon du travail sans alimentation » décrit le CPE, qui est resté dans son bureau pendant plus de douze heures avant de suspendre cette grève. « Si tout ceux qui se sont mobilisés ces deux jours ne sont pas entendus comme il se doit, je recommencerai immédiatement. »
Car la situation au lycée a pu connaître quelques tensions entre la cheffe d’établissement, Florence Blanchard, et plusieurs membres du personnel. A trois mois de la retraite, et voyant que la situation ne s’améliore toujours pas malgré plusieurs enquêtes du rectorat « Un certain nombre de nos confrères, pas tous, nous sommes plus de 200, mais un certain nombre d’entre nous a subi les agissements très autoritaires de notre cheffe d’établissement » déplore le conseiller.
Un attroupement inopiné
Selon nos confrères de la Voix du Nord, des centaines d’élèves se sont alors regroupés ce matin devant le bureau de Benoît Boussemart, causant un attroupement et un mouvement de foule. Quelques étudiants auraient été légèrement secoués, l’un d'entre eux a été pris en charge par les pompiers.
Une situation en partie confirmée par le rectorat de l’académie de Lille, qui décrit qu’un « regroupement d’élèves » s’est formé lors de la récréation ce jeudi 20 mars. Parmi les étudiants, certains auraient ainsi proféré des « propos inacceptables » envers la cheffe d’établissement. « La rectrice de l’académie de Lille condamne ces propos » communique sobrement le rectorat, en indiquant que « la situation est apaisée » cet après-midi.
« Je tenais à saluer ce mouvement »
« Il y avait devant mon bureau plusieurs centaines, sans doute pas plus d’un millier, d’étudiants. Parmi eux, quatre élèves à ce qu’il me semble ont fait des petits malaises mais il n’y a pas eu d’incident grave », estime Benoît Boussemart. « Je tenais à saluer tout ce mouvement qui m’a énormément touché, je ne m’attendais absolument pas à ça », remercie le CPE alors qu’il décrit une journée qui a repris son cours normal avant 17h, au lycée Voltaire.
Une enquête accélérée
Dès le 10 mars, une première enquête avait déjà eu lieu au sein de l’établissement par les autorités académiques pour « mesurer la situation ». La seconde partie de cette exploration aux sources du problème va être avancée à ce lundi 24 mars, « au vu de la situation actuelle. »
