Dans un mail envoyé le 22 janvier dernier, la direction de l’établissement a indiqué qu’elle avait « dû prendre une décision et qu’elle devait fermer la classe à compter de septembre ». Les parents souhaitent se mobiliser face à cette situation qui menace également deux emplois.
Les parents d’élèves se serrent les coudes
La classe de JTP de Notre-Dame de Lourdes à Béthune concerne les enfants de 2 à 3 ans, qui pendant une année se préparent à l’arrivée à l’école en petite section. Une promotion encadrée par deux maîtresses, qui est une alternative aux (micro-)crèches dans lesquelles les places peuvent également être difficiles à obtenir. Malgré leur passage en petite section en septembre, les parents ont tenu à se mobiliser pour cette classe et leurs maîtresses menacées de perdre leur emploi.
« Tous les parents ont envoyé un mail à la direction pour montrer leur mécontentement en apprenant la nouvelle » nous apprend une maman, « une solidarité s’est tout de suite mise en place pour soutenir les maîtresses ». Certains ont pu être reçus par la directrice de l’établissement, d’autres attendent toujours des retours de la part de cette dernière. Au-delà de l’avenir de leurs enfants, les parents d’élèves ont souhaité montrer leur soutien aux maîtresses dont l’avenir n’est pas encore décidé. « L’avenir de nos deux enseignantes est à construire avec elles, au cas par cas » nous répond la direction de l’Enseignement Catholique En Béthunois (ECEB). D’après nos informations, elles n’auraient pas encore reçu de proposition de reclassement à la fin du mois de mars.
Classes plus « denses » à la rentrée
Après cette fermeture de classe, « les enfants de moins de 3 ans seront accueillis dans une classe de petite section comme dans de nombreuses autres écoles » explique par mail aux parents d’élèves la directrice de l’établissement Dominique Maes, que nous n’avons pu joindre pour le moment. Du côté de la direction de l’ECEB, cette orientation vers « des classes plus denses » est forcée par la fragilité financière de la structure et la baisse de la natalité sur le territoire.
Pour Maureen, maman d’élève investie face à la fermeture de cette classe de JTP, « il faut arrêter de mettre ça sur le dos du contexte démographique. Il faut simplement expliquer de nouveau que ce n’est qu’une question d’argent » fulmine la jeune maman, qui rappelle que l’intégralité de la scolarité des enfants est financée par les parents. « Cette excuse du contexte démographique, je n’arrive pas à l’entendre et à la concevoir » répète la mère d’une petite fille au sein de la JTP.
Parmi les solutions alternatives à ces classes de plus en plus grandes, le maire de Béthune Olivier Gacquerre a également tenu à répondre à nos sollicitations. Sans réagir à cette fermeture de classe régie par l’OGEC (Organisme de Gestion de l'Enseignement Catholique, ndlr), il évoque « le projet d’une nouvelle crèche afin d’augmenter les capacités d’accueil » et cite également les micro-crèches comme solution avant scolarisation.
Projet Cap 2028
« Un projet ambitieux pour l’ambition de vos enfants ». Voilà ce que l’on peut lire sur le site créé pour le projet « ECEB CAP 2028 ». Dans ce programme, on trouve notamment la création d’un internat. « On nous dit qu’il n’y a plus d’argent » s’insurge un parent d’élève qui préfère garder l’anonymat, « mais si on parle de créer un internat, c’est qu’il y en a de l’argent ! »
En effet, si le JTP et l’internat sont deux projets différents, la problématique du budget englobe différentes thématiques. Sur le site, on peut lire que la structure souhaite faire des enfants « des acteurs de leur avenir et ambassadeurs d’un message d’espérance ». À l’heure actuelle, leurs parents semblent être mis devant le fait accompli et leurs demandes sont restées vaines.
C’est donc dans cette ambiance tendue que se tiendra cet après-midi le carnaval de l’école Notre-Dame de Lourdes de Béthune, qui ouvrira en septembre, des classes de petites sections plus chargées qu’à l’habitude pour compenser la fermeture du jardin des tout-petits, qui continue d’attrister enfants et parents concernés.