Le RC Lens a été battu 1-0 sur le terrain de Lille ce dimanche lors du 100e derby du Nord en Ligue 1. Les Lensois ont semblé pouvoir sauver le point du nul en fin de match malgré un retard très tardif. Will Still avait un plan, mais il a été contrarié. Retrouvez sa réaction.
Lensois.com : Will Still, n’y a-t-il pas de la frustration en ressortant de cette défaite 1-0 quand on voit les situations obtenues en fin de match, une fois que vous avez pu jouer ?
Il y a beaucoup de frustration. On a un plan de jeu où tu essaies de construire les choses, mais encore une fois, on s’est tiré une balle dans le pied en commettant une erreur individuelle qui nous coûte très cher. Je n’en veux pas à Mat (Mathew Ryan), ça peut arriver à n’importe qui, mais sur ces matches de haut niveau, tu sais que ça peut se jouer sur des détails, et ces détails, on les a facilités pour les Lillois. C’est toujours facile de dire « pourquoi Lens n’a pas joué la fleur au fusil ». Mais on savait qu’en gardant le 0-0, en les usant physiquement et en faisant entrer des joueurs clés au bon moment… Ces joueurs ont apporté beaucoup de bonnes choses, mais sur la fin, on n’a pas eu le geste juste. Et tu repars donc avec beaucoup de frustration.
Héroïque à Marseille, Mathew Ryan vous a mis en difficulté…
Le but qu’on a encaissé a créé un peu de panique et de stress dans l’équipe. Tu as l’impression que tu dois sortir de position, on se désorganisait. Mais les erreurs de gardien font partie du foot. Malheureusement, aujourd’hui, c’est contre nous. Il y a deux semaines, c’était le meilleur gardien. Aujourd’hui, il fait cette petite erreur. C’est comme ça. On doit être capable de répondre à ça collectivement. La deuxième mi-temps a été intéressante. On a montré plus de personnalité. On s’est créé trois ou quatre situations et ils ne font pas une frappe. Un nul n’aurait pas été illogique. C’est un match un peu bizarre, soldé sur une erreur individuelle.
L’intensité n’était-elle pas insuffisante pour un derby ?
On m’a demandé de gagner des matches. Ils ont beaucoup de qualités individuelles et collectives. Si on partait la fleur au fusil, avec les profils qu’on avait sur le terrain, on se mettait en difficulté. On avait une stratégie, on voulait les embêter en restant organisés et petit à petit entrer dans le match. Ce n’était pas le derby le plus enflammé. Si on avait été capable de revenir au score, peut-être qu’on aurait pu le faire, mais il nous manque encore ce petit quelque chose.
« Il y a assez de raisons pour encore chercher à performer, ce serait une faute professionnelle de ne pas le faire »
Vous avez perdu Bah et Gradit à la veille du match et avez décidé de préserver votre structure en lançant le jeune Kyllian Antonio. Qu’avez-vous pensé de son match ?
On a eu le cas à Nice où « Frankie » (Frankowski) n’avait pas voulu jouer la veille et ça avait un peu déstabilisé le collectif. On a essayé de mieux gérer les évènements d’hier et de ce matin (ndlr : Bah et Gradit se sont heurtés à l’entrainement sur un duel. Bah a eu 2 dents cassés, Gradit a été touché à l’arcade. Si le premier n’était pas dans le groupe, le second était encore espéré). On a voulu aussi garder une structure qui nous a permis de battre l’OM et Rennes. Kyllian a eu 10-15 minutes difficiles, il s’est cherché un peu mais il a fait preuve d’une énorme force de caractère pour revenir dans le match. Ce qu’il a pu proposer à son âge, dans un contexte de derby alors qu’on lui a annoncé ce matin, chapeau à lui.
Vous avez voulu attendre, mais au regard de la fin de match, pensez-vous que vous auriez pu faire certains choix plus tôt ?
Oui, je suis d’accord, pourquoi pas cinq à dix minutes plus tôt. La première période n’est pas bonne, mais tu encaisses sur rien et tu veux réajuster les choses qui n’ont pas été en permettant aux mecs sur le terrain d’avoir un peu de temps pour voir s’il y a une différence. Elle n’est pas venue. Après coup, on va me dire qu’Andy Diouf doit être titulaire, ou Jeremy Agbonifo, mais il y a dix jours, on m’a dit que ce n’était pas assez bon. Le plus important pour moi, c’est que le but encaissé crée du stress et de la désorganisation, mais que la deuxième mi-temps est plus qu’intéressante. Le contexte du derby frustre tout le monde, mais la vérité, c’est qu’il reste sept matches et qu’on doit encore envoyer, trouver le juste équilibre entre ce qu’on veut et ce qu’on peut faire.
La Coupe d’Europe, cela semble fini. Quel levier avez-vous pour garder les joueurs concernés ?
Si on est honnête, ça fait bien longtemps que j’ai arrêté de parler d’Europe. Il y a une réalité club et financière. On l’a oubliée après deux victoires, mais elle est toujours la même. La seule chose qu’on veut faire, c’est finir le plus haut possible. Il y a des primes à jouer, s’ils veulent jouer pour l’argent, il y en a à aller chercher, si c’est pour la suite de leur carrière, il y a aussi une suite de carrière à jouer. Il y a des joueurs en prêt, en fin de contrat… Il y a assez de raisons pour encore chercher à performer et ce serait une faute professionnelle de ne pas le faire. Dès lors que tu joues pour le RC Lens, tu bosses, tu cours, tu joues et tu n’as pas le choix. La question ne se pose même pas.