Le chantier du nouvel hôpital métropolitain de l’Artois (NHMA) à Lens se poursuit. Le gros œuvre est maintenant achevé à 90%, et les contours du futur établissement hospitalier commencent à se dessiner. Un chantier d’une envergure impressionnante, présenté comme l’une des trois plus grandes opérations d’investissement hospitalier en France, aux côtés des projets du CHU de Nantes et du CHU de Caen.
Un site plus moderne et fonctionnel
Avec une superficie de 85 000 m², le NHMA représente un enjeu essentiel pour le territoire. Le directeur du groupement hospitalier du territoire de l’Artois (GHT), Bruno Donius, souligne qu’il s’agissait d'une véritable nécessité : « Le site actuel est constitué de bâtiments anciens, construits entre 1930 et les années 2000. Ce nouvel hôpital, de type monobloc, regroupera toutes les fonctions sur un même site, pour plus d’efficacité », explique-t-il.
Bien que la superficie soit légèrement inférieure à celle de l'hôpital actuel (95 000 m²), l'établissement disposera de 618 lits et places, soit 47 de plus. Ce gain en efficacité se traduira par des circulations optimisées, avec moins de couloirs et d'escaliers, rendant l'ensemble plus confortable et pratique pour les patients comme pour le personnel soignant.
Des équipements modernes pour une prise en charge optimale
Le nouvel hôpital sera doté de technologies de pointe : 16 salles d’opérations, 4 IRM, 2 scanners, un centre de radiothérapie avec trois accélérateurs de particules et un service de médecine nucléaire. Il sera également équipé de 2 places en hôpital de jour pour les soins palliatifs, une nouveauté par rapport à l’actuel établissement. De plus, la part des chambres individuelles sera multipliée par deux : 86% des chambres seront individuelles, un net progrès par rapport aux 40% actuels.
L'une des spécificités de ce nouveau site sera la piste d’hélicoptère, facilitant l'arrivée rapide des patients en urgence. « Cela permettra à un patient qui est amené, par exemple, pour un accident vasculaire cérébral, d'être transféré immédiatement par ascenseur en bloc opératoire ou au service d'imagerie. » indique Bruno Donius.
Un nouveau projet, mais pas au détriment des autres sites
Le nouvel hôpital n’entraînera pas de sous-investissements dans les autres établissements du GHT Artois selon son directeur. « Au contraire, le projet s'inscrit dans une dynamique de développement de l’offre de soins dans tout le territoire. À Béthune, par exemple, un nouveau bloc opératoire a ouvert l’année dernière, et un plateau de consultation sera mis en place à partir de 2027. »
Le projet a suscité des critiques, notamment de la part de la CGT, concernant le transfert des analyses microbiologiques du laboratoire de Béthune vers Lens. Le directeur explique que cela répond à un besoin de rationalisation des ressources. « Il y aura probablement un certain nombre de techniciens laboratoires qui travaillent aujourd'hui sur le site de Béthune, qui travailleront demain sur le site de Lens. Néanmoins, bien évidemment, nous sommes engagés, vis-à-vis des techniciens de laboratoire de Béthune et vis-à-vis de ceux de Lens, à ce que toute personne qui a aujourd'hui un emploi sur l'un de ces deux sites le conservera. »
Un projet à 486 millions d’euros
L'investissement total pour la construction du NHMA s'élève à 486 millions d’euros, dont près de 200 millions financés par l’État. Thierry Daubresse, président du Conseil de Surveillance, souligne l'importance de ce projet : « Il s'agit d'une opération de grande envergure, ayant un rayonnement sur trois communautés d'agglomération. Elle pourrait transformer le territoire en matière de santé. »
Quel avenir pour l’ancien site ?
La livraison du nouvel hôpital est prévue pour mai 2027, avec un déménagement des services en plusieurs phases. Quant à l’ancien site, une réflexion est en cours pour sa requalification. Des établissements universitaires et des promoteurs immobiliers s'intéressent déjà au site de 13 hectares, et une étude de réaménagement est menée avec la communauté d'agglomération pour déterminer l'avenir de ce site.