C’était un sujet abordé depuis juin 2024 : la gratuité des transports TADAO dans les trois agglomérations disposant de ce réseau de bus. Les communautés d’agglomération de Lens-Liévin (CALL) et d’Hénin-Carvin (CAHC) avaient déjà lancé une première mesure en ce sens, en remboursant les abonnements pour l’année 2025. La communauté d’agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane (CABBALR) était quant à elle plus mitigée.
Vote du budget
Des positions qui se sont retrouvées ce vendredi 4 avril 2025 lors du vote du budget 2025 d’Artois Mobilité. Artois Mobilité étant l’organisme qui gère le réseau TADAO au moins jusqu’en 2029.
Sur les 9 élus de la CALL et de la CAHC présents, tous ont voté pour, mais ce fut un vote contre pour les élus de la CABBALR. La majorité l’emporte : le budget est adopté et avec lui, le lancement de la gratuité au 1er janvier 2026.
Insécurité financière
David Thellier, vice-président de la CABBALR en charge de l’aménagement et de l’attractivité du territoire, tient cependant à rappeler : « L’agglomération Béthune-Bruay n’est pas opposée à la gratuité. Simplement, nous voulions repousser la date de sa mise en place. »
En effet, la CABBALR met en avant depuis le début l’argument d’un réseau de transport pas encore assez développé, notamment en milieu rural. « La gratuité, c’est bien, mais il faut que tous les habitants puissent en profiter », poursuit David Thellier.
Autre point noir au tableau selon l’élu : la situation financière d’Artois Mobilité. Actuellement, le syndicat mixte de transport est déjà endetté sur 18 ans. La mise en place de la gratuité demande 10 millions d’euros de coût d’investissement, pour développer le réseau. Artois Mobilité va donc être obligé d’emprunter, et donc de s’endetter davantage, mettant en péril sa capacité à rembourser.
10 millions par an
À noter aussi que « la gratuité totale n’existe pas, il y a forcément quelqu’un qui paye », souligne David Thellier. Autrement dit, pour assurer la gratuité, ce sera 10 millions par an à débourser. Une somme qui sera supportée par les trois agglomérations, mais surtout par la CABBALR. « L’agglomération, parce qu’on a un nombre d’habitants plus élevé, devra payer 42% de cette somme, soit 4,2 millions d’euros par an », confirme David Thellier. Pour payer cette somme, pas question cependant d’augmenter les impôts des habitants. « Il faudra faire des choix, on devra reporter la mise en place de certains projets pour pouvoir assurer la gratuité des transports », conclut l’élu. « La démocratie a parlé, on devra se plier à la gratuité dans les transports à partir de 2026. »