« J’étais avec une amie, on buvait un dernier verre en terrasse », se souvient Eliot. Celui qui habite désormais dans l’Arrageois était venu passer la soirée à Béthune, où il a vécu pendant son enfance et son adolescence. Il est alors accosté par un homme qui s’énerve et devient agressif.
Propos homophobes
À plusieurs reprises, l’homme affirme qu’il le connaît, mais voyant qu’Eliot ne réagit pas, il commence à l’insulter et à devenir de plus en plus agressif. « Le ton est monté, il nous a craché dessus », raconte la victime, âgée d’une vingtaine d’années. Le vigile du bar intervient alors et chasse l’homme, visiblement alcoolisé. À ce moment-là, Eliot pense « être sorti d’affaire. »
Mais une demi-heure plus tard, lorsqu’Eliot et son amie rejoignent leur voiture pour rentrer chez eux, l’homme fait irruption sur la Grand-Place, réitère ses propos homophobes et frappe Eliot à plusieurs reprises.
Perte d’audition
La police intervient. Eliot ne saigne pas, mais son oreille a gonflé et il n’entend plus rien. Selon son médecin, il faudra attendre que l’oreille dégonfle pour savoir si cela est réversible. Il reçoit une ITT de 8 jours.
Quant à l’homme, il a été placé en garde à vue. Celle-ci a été levée jeudi 10 avril. Une enquête a été ouverte par les forces de l’ordre pour faire la lumière sur le déroulement des faits.
Témoigner pour lutter
« J’assume mon homosexualité depuis mes 16 ans », reconnaît Eliot, « mais je ne le crie pas non plus sur tous les toits. Je ne suis pas extravagant. Je pense que cette personne savait que j’étais homosexuel. » Jusqu’à présent, le jeune homme n’a jamais été agressé pour son orientation sexuelle, et il tient à témoigner.
« Il a attendu trente minutes dehors pour me frapper », s’indigne-t-il. « Il ne voulait pas juste me casser la gueule. Il y a eu des propos homophobes, il y a eu le crachat pour l’humiliation. » Eliot déplore ces agissements homophobes à Béthune.