En route pour franchir le cap des 200 matches avec le RC Lens ! Jonathan Gradit a prolongé son contrat avec le Racing Club de Lens ce mois-ci. Une marque de confiance envers un joueur arrivé au club en août 2019, et qui a depuis disputé 177 matches.
Lensois.com : Jonathan Gradit, comment va votre œil depuis le choc avec Juma Bah avant le derby ?
Ça va quand même beaucoup mieux. C’est vrai que c’était un peu improbable, ce qui m’est arrivé la veille du match. Ce n’est pas fréquent, mais sur un choc, c’est l’arcade qui a pris. Ça m’a éloigné des terrains pendant deux matchs. Donc, il y avait beaucoup de frustration de ne pas pouvoir aider les copains. Mais ça commence à aller mieux, même si tout n’est pas encore parfait.
Votre prolongation jusqu’en 2028, c’est un peu une histoire d’amour qui continue ?
Oui, c’est une histoire d’amour qui continue, qui n’est pas près de se terminer. Je suis très heureux de pouvoir poursuivre l’aventure. On ne va pas se mentir : dès que je suis arrivé ici, je suis tombé amoureux. Parce que tout est réuni, tout me correspond en termes de vie, de vie de famille. L’environnement aussi. Les gens sont très accueillants, très gentils, très simples. Et c’est un peu ce qui me représente. En plus d’être dans une bonne région, avec de bonnes personnes, c’est un très bon club. Les gens l’oublient parfois, mais on est dans un très bon club. Et il y a de quoi faire. On a déjà accompli de très belles choses. Mais il y en a encore d’autres à réaliser dans le futur.
Comment vous vous sentez ici, dans la région ?
C’est un choix familial. Encore une fois, tout le monde se sent bien : mes enfants, ma femme. Il y a beaucoup d’endroits que j’aime dans cette région. Je pense que j’en ai fait un peu le tour, parce qu’il n’y en a pas non plus des milliers, mais pour le coup, on est dans un endroit sain. Et on s’y sent super bien. Oui, la vie est belle. Moi, je le dis souvent : il faut prendre du plaisir. Il y a beaucoup de choses bien plus graves autour de nous. Et je trouve qu’il y a un peu trop de négativité autour du club ces derniers temps. Pour le coup, je ne partage pas du tout cet avis. Moi, je suis de nature positive. Et j’ai envie de le rester. Parce que je suis convaincu que de bonnes choses vont arriver dans les prochaines saisons.
«Je suis certain que la saison prochaine, on sera ambitieux»
Vous nous parlez un peu du projet qui vous a été présenté ?
Vous vous doutez bien que je ne peux pas tout vous dévoiler, malheureusement. Mais forcément, si j’ai prolongé, c’est que j’ai estimé que le projet était cohérent. Je n’avais pas envie de faire l’année de trop, de me dire : « bon, on part sur de mauvaises bases, on va finir sur une mauvaise note ». Non. Il y a un projet qui a été établi, avec des paris sportifs sur le mois de janvier, avec des pertes importantes – forcément, tout le monde le sait. Le but, c’est de pérenniser le club dans cette première partie de tableau. Je suis convaincu que la saison prochaine, on aura un meilleur effectif que cette année, parce qu’on a été un peu dépourvus de joueurs et d’éléments forts, qui étaient très importants sur les dernières saisons. Le club va bien faire les choses, va bien travailler. Je suis certain que la saison prochaine, on sera ambitieux – avec nos moyens, bien sûr. On ne va pas se le cacher, il y a des équipes mieux armées financièrement. Mais le club fera ce qu’il faut pour qu’il reste dans cette première partie de tableau, avec l’espoir d’une qualification européenne.
Est-ce que le club n’a pas besoin de garçons comme vous pour la stabilité ? Vous voyez-vous continuer physiquement dans cette optique, marquer le club et rester un des patrons du vestiaire ?
En tout cas, si le club m’a proposé une prolongation, c’est qu’ils estiment que je suis encore performant. Moi, j’ai quand même cette qualité : la lucidité de me dire, si je n’ai plus les qualités, si je me sens moins bien, de ne pas faire l’année de trop et de ne pas laisser une mauvaise image de moi. Quand on reste aussi longtemps dans un club, on a envie de ne garder que les bonnes choses. Il faudra que le club me fasse confiance, et eux aussi seront lucides sur mes performances. J’ai signé trois ans, ça m’amène jusqu’à 35 ans. Si mon corps me permet de durer, oui, pourquoi pas.
Le fait d’avoir eu un début de carrière très atypique, est-ce que ça vous pousse à vouloir profiter au maximum, le plus longtemps possible ?
Non, je ne pense pas, très honnêtement. Ma carrière est comme ça, c’est vrai que je n’ai pas eu un début facile, et quand je suis arrivé ici, tout s’est inversé. Mais non, je pense que si je sens que dans mon corps ça ne suit plus, je ne forcerai pas. Je vais mettre, comme je l’ai dit, tous les ingrédients nécessaires. Je suis quelqu’un de très sérieux dans la vie de tous les jours. Je ne fais pas d’excès – enfin, mis à part de temps en temps, ça m’arrive – mais pas de gros écarts. J’ai une hygiène de vie, je suis posé avec ma femme, mes enfants. Donc voilà, je ferai tout pour durer. Bien évidemment que j’en ai envie, comme tout footballeur, mais je ne cherche pas non plus la longévité d’un Dante, qui a 40 ans et fait une carrière extraordinaire. Ce n’est pas mon objectif premier. Mon objectif, c’est de laisser au club une bonne image de moi. Et quand je partirai d’ici, j’espère que les gens seront fiers de mon travail.