Les chiffres du chômage pour le premier trimestre 2025 ont été publiés ce lundi 28 avril. Ils montrent une forte augmentation en apparence. Mais cette hausse ne signifie pas forcément qu’il y a plus de chômeurs. En réalité, une grande partie de cette hausse s'explique par un changement dans la façon de compter les demandeurs d’emploi.
Depuis le 1er janvier 2025, France Travail a automatiquement inscrit plus d’un million de personnes dans ses fichiers. Ces personnes étaient auparavant invisibles des statistiques, bien qu’elles soient en difficulté face à l’emploi.
Dans les Hauts-de-France, cela représente :
- Environ 100 000 allocataires du RSA identifiés par la CAF.
- 25 000 jeunes de moins de 26 ans suivis par la Mission Locale.
- Et 57 000 nouveaux bénéficiaires du RSA inscrits progressivement.
Selon Frédéric Danel, directeur de France Travail Hauts-de-France, cette réforme « rend visibles des situations qui ne l’étaient pas avant » mais ne crée pas plus de chômage.
Que disent vraiment les chiffres ?
Sur le papier, le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B et C) a augmenté de 0,5 % dans les Hauts-de-France entre janvier et mars 2025. C’est bien moins qu’au niveau national (+1,3 %). Le chômage de longue durée, lui, est quasiment stable (+0,8 %).
Malgré une hausse apparente, le chômage dans la région reste à un niveau historiquement bas : environ 513 000 personnes sont inscrites dans les catégories principales (708 000 au total, toutes catégories confondues).
Une meilleure connaissance des publics
Ce changement est lié à la Loi pour le Plein emploi, qui a introduit deux nouvelles catégories de demandeurs d’emploi :
- Insertion sociale
- RSA en attente d’orientation
Cela permet à France Travail de mieux connaître les personnes en difficulté pour mieux les accompagner. L’organisme n’a pas plus de moyens, mais il réorganise ses équipes pour suivre de plus près les publics les plus éloignés de l’emploi.