Pendant la période estivale, il n’est pas rare d’avoir rendez-vous avec un médecin remplaçant et non avec son titulaire. Une étude menée par le syndicat national ReAGJIR démontre que ce statut est souvent méconnu du grand public et parfois mal considéré. Ce même syndicat, qui regroupe les jeunes généralistes installés et les remplaçants, souhaite rappeler le rôle du médecin remplaçant et rassurer les patients.
Le médecin remplaçant est aussi un professionnel
« Il faut leur faire confiance, » lance Virgine Suan, ancienne médecin remplaçante désormais titulaire à Lallaing, près de Douai. « Les médecins remplaçants ont toutes les capacités pour assurer la continuité des soins pendant l’absence des titulaires. » Au total, ils sont 900 à effectuer des remplacements dans les Hauts-de-France. « Comme communément on l’appelle le remplaçant, les patients s’interrogent sur cette personne. C’est important de rappeler qu’il s’agit d’un professionnel qui a fait ses 6 années d’étude et des stages hospitaliers ainsi que chez des médecins généralistes. » Ils sont aussi reconnus par le Conseil de l’ordre des médecins et titulaires d’une licence de remplacement.
Aucun problème pour les patients
Au cabinet médical de Lallaing, les patients ne voient pas d’un mauvais œil ce changement de médecin. Pour Magalie, le remplaçant « reste avant tout un médecin professionnel en qui j’ai confiance. » Même constat pour Daniel : « il faut laisser faire les jeunes. Dès que mon médecin est en congés, je vais voir son remplaçant et cela ne me gène pas. » Enfin, Adrien partage également cet avis : « Je comprends la réticence des personnes même si je pense que cela permet aussi d’avoir un autre regard. »
Ines Warchalowski, médecin remplaçant dans l’Arrageois, avoue ne jamais avoir les mêmes réactions des patients lors des visites. « Certains s’inquiètent de ne pas voir leur médecin habituel, d’autres sont contents d’avoir un rendez-vous rapidement. On est régulièrement comparé au médecin titulaire : soit les patients se demandent si nos pratiques sont différentes ou alors ils se réjouissent d’avoir un regard neuf sur leur état de santé… » De par leurs expériences, Ines Warchalowski et Virginie Suan ont constaté que la crainte vis-à-vis des remplaçants étaient plus accentuée en ville qu’en milieu rural.
