« On va travailler sur des scénarios alternatifs, le gouvernement se battra pied à pied pour sauver des emplois. Le site de Bethune possède des compétences rares que nous allons tout faire pour préserver », voici ce qu’a déclaré la ministre du Travail Elisabeth Borne ce lundi en fin d’après-midi, à l’issue d’une réunion de crise autour de la question de la fermeture annoncée de l’usine de pneumatiques à Béthune qui emploie 863 personnes. La fermeture a été annoncée pour le premier semestre 2021. Plusieurs élus étaient présents lors de cette réunion à l’hôtel communautaire de l’agglomération Béthune-Bruay : le président de la Région Xavier Bertrand, les sénateurs Michel Dagbert et Cathy Apourceau-Poly, les députés Marguerite Déprez-Audebert et Ludovic Pajot, ainsi que le président de la communauté d’agglomération Béthune-Bruay et maire de Béthune, Olivier Gacquerre. Les élus, les membres du gouvernement ont échangé ensemble avant d’appeler la direction en visio conférence. Une réunion avec les organisations syndicales a conclu l’échange. « J’espère que nous ne sommes pas fait balader », espère Bruno Walbe, responsable syndical CGT du site Bridgestone de Béthune. « Syndicalement c’est le maintien de l’emploi que l’on demande. Il faut arrêter l'hémorragie dans le Bassin Minier. Ce n’est plus possible »
La direction de Bridgestone se dit ouverte à l’étude de scénarios alternatifs
Alors qu’un communiqué de l’AFP indique que « la seule option pour la direction est la cessation de l’activité sur Béthune », Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’industrie, a indiqué quelques minutes plus tard que « la direction se dit ouverte à l’étude de scénarios alternatifs. On a évoqué la question du recyclage des pneus par exemple, c'est ce que nous allons faire ! Ce qui nous anime, c’est d’avoir des avancées importantes et concrètes. Ce qui nous importe, c’est que les employés de Bridgestone aient un emploi dans un an, dans 2 ans, dans 3 ans… Nous avons des outils comme le plan de relance, et la capacité à mobiliser des financements exceptionnels sur la formation des salariés mais aussi l’activité partielle de longue durée. Ces outils doivent être utilisés par Bridgestone. »
Une nouvelle réunion dans 2 semaines
La ministre déléguée à l’Industrie a annoncé qu’une nouvelle réunion sera organisée dans 2 semaines entre la direction Europe du groupe, les élus locaux, les ministres et les syndicats. « On attend un dialogue social exemplaire et apaisé », a rajouté Elisabeth Borne. Pour rappel, un accord de méthode a été signé par les représentants du personnel, les organisations syndicales et les représentants de la direction. Il prévoit 5 mois de négociation. Avec ce délai, « tout est possible » selon Agnès Pannier-Runacher.